Des insultes, mais encore des menaces... Plus de 200 plaintes (213) ont été déposées simultanément dans douze tribunaux, par une vingtaine d'avocats, pour des messages à caractère homophobe publiés sur internet, dont Twitter. Un action coup de poing pour que "cesse l'impunité" dont jouissent le plus souvent leurs auteurs.
"Si mon père était pd, j'l'aurais flingué", "Il est temps de dire que les homos n'ont pas leur place dans ce monde", "Une fiotte n'est pas un homme"... Après une veille de deux mois, les associations Stop Homophobie et Mousse ont recensé plusieurs centaines de messages homophobes sur les réseaux sociaux.
"Si on avait pu, on aurait fait des milliards de plaintes. L'idée c'est d'instaurer la peur du gendarme", affirme Stéphane Cola, président du Réseau d'avocats, notaires et médecins "gay-friendly". "Désormais, ces haineux doivent savoir que s'ils tiennent des propos répréhensibles, on les enverra devant un juge", assure-t-il.
"On reçoit des milliers d'injures et parfois des menaces très hard. 80 à 85% de nos signalements n'aboutissent à rien", explique de son côté Terrence Katchadourian. "Il n'y a aucune réaction des pouvoirs publics, tout le monde s'en fout!", fulmine le secrétaire général de Stop Homophobie.
Pourtant, les insultes publiques à caractère homophobe sont punies d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. Sauf que la justice "condamne peu ou faiblement", affirme Stéphane Cola.
En septembre, le Premier ministre Édouard Philippe s'était ainsi engagé à modifier la loi en 2019 afin de renforcer la pression sur les opérateurs du Net pour lutter contre la cyberhaine.
Et parmi les pistes étudiées : imposer aux plateformes un délai maximum de 24 heures pour retirer les contenus manifestement racistes, antisémites et homophobes et instaurer de plus fortes amendes contre les grands réseaux sociaux et moteurs de recherche quand ils manquent à leurs obligations.
"Facebook joue le jeu, a engagé des bataillons de modérateurs et fait figure de bon élève. Avec Twitter, on a beaucoup de mal à faire retirer des contenus ou fermer des comptes", soyuligne Frédéric Potier, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT.
Sanctionner les réseaux sociaux, l'Allemagne le fait depuis une loi votée en 2017. S'ils ne retirent pas sous 24 heures des propos signalés comme outranciers ou violant la Constitution, ces opérateurs encourent une amende pouvant aller jusqu'à 50 millions d'euros.
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