Porté par des critiques dithyrambiques, Black Panther est un phénomène qui restera dans l'histoire de Hollywood. Le film, sorti le 14 février en France et deux jours plus tard aux États-Unis, a engrangé 235 millions de dollars de recettes en quatre jours en Amérique du Nord, et largement plus de 400 millions de dollars dans le monde entier. Cela fait plus de 330 millions d'euros en quelques jours.
Je ne veux pas vous abreuver de chiffres, mais c'est un record absolu pour un film sorti à cette période de l'année. Un record pour un film Marvel qui, pourtant, a connu de grand succès, comme avec les X Men.
C'est la cinquième plus grosse sortie de l'histoire. Et Black Panther pourrait battre d'autres records dans les prochaines semaines car le bouche à oreille est très bon. Le site qui compile les avis de spectateurs donne un une note presque parfaite : 97% de satisfaits. Les critiques aussi sont excellentes.
Si ce film marche, c'est d'abord parce que c'est un excellent film (tant mieux). Mais si Black Panther est déjà entré dans l'histoire, c'est aussi parce que pour la première fois un film de superhéros est interprété essentiellement par des acteurs noirs, et dirigé par un réalisateur noir.
Cela a fait voler en éclats l'un des théorèmes de Hollywood qui décortique les succès, et qui avait établi comme règle non écrite depuis longtemps que les films dont les vedettes sont noires ne fonctionnent pas au box office. Voilà, c'est du passé.
C'est l'une des raisons du succès du film. Parce qu'à travers cette histoire fantastique de superhéros, qui se déroule dans le royaume fictif de Wakanda, en Afrique, jamais exploités par les puissances occidentales, sont évoquées en creux des questions autour du colonialisme et de l'esclavage. Ce que voulait montrer le réalisateur, c'est que les noirs américains sont aussi africains. Ils sont reliés à cette riche histoire de l’Afrique.
Le film s'inspire d'un héros de BD, publiée en 1966, donc en plein combat pour les droits civiques. Sous le divertissement, c'est un film très profond, qui résonne dans l'Amérique de 2018. Un film extrêmement politique.
Ce succès phénoménal dit quelque chose du pays. Michelle Obama vient de tweeter qu'il va inspirer beaucoup de gens à creuser, à "trouver le courage d'être le héros de leur propre histoire". Cela n'a pas échappé à des figures politiques qui rêvent de la Maison Blanche, dont certaines sont noires.
Car au fond, beaucoup d’opposants à Donald Trump considèrent que son slogan "Make America Great Again" ("Rendre à l'Amérique sa grandeur"), était, après huit ans de présidence Obama, une nostalgie implicite pour une Amérique où les blancs étaient majoritaires et tenaient les leviers du pouvoir politique, économique et culturel.
Ce film et ce succès sont aussi une réponse de tous ceux, noirs, blancs, latinos, asiatiques, qui veulent que l'Amérique soit représentée dans toute sa diversité.
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