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Linkin Park au Stade de France : un concert monumental, furieux et généreux
NOUS Y ÉTIONS - Le groupe américain, reformé depuis un an avec la chanteuse Emily Armstrong, a fait hurler le public pendant près de deux heures. Un retour gagnant pour une formation longtemps à l'arrêt après la disparition de son leader Chester Bennington en 2017.
Linkin Park au Stade de France
Crédit : Sylvain Zimmermann / RTL
C'est un retour aussi fracassant qu'inespéré. Huit après la mort de son charismatique frontman, Chester Bennington, retrouvé pendu chez lui à seulement 41 ans, Linkin Park se produit ce 11 juillet dans un Stade de France à guichets fermés. Les places se sont arrachées en quelques minutes. Une nouvelle date est déjà programmée le 16 juin 2026 au Groupama Stadium, près de Lyon. On a encore du mal à y croire.
Longtemps terrassé, le groupe de néo-métal s'est relevé et réalise un come-back incroyable. Tout a débuté en septembre dernier avec un concert diffusé en direct sur son site et les réseaux sociaux. L’occasion de présenter sa nouvelle voix, l’intrépide Emily Armstrong. Une véritable masterclass.
Dans la foulée, les Californiens ont donné une poignée de shows électrisants, avant de publier le 15 novembre leur huitième album studio, From Zero, enregistré dans le plus grand secret. "Repartir de zéro", mais sans rien oublier. C’est donc ça le projet de ce Linkin Park 2.0.
Une entame rageuse
Pour chauffer un Stade de France qui n'en a pas besoin entre l'excitation et la chaleur caniculaire, Linkin Park a choisi deux premières parties. JPEGMafia, de son vrai nom Barrington Hendricks. Rap d'écorché vif. Et surtout One Ok Rock, groupe japonais mêlant rock alternatif, pop-punk et post-hardcore. Taka, son leader, arbore un t-shirt Linkin Park Meteora. Voix puissante, énergie débordante, il est intenable. On en redemande. Cela tombe bien : One Ok Rock reviendra en France le 10 octobre à l’Accor Arena.
Peu après 21 heures, un compte à rebours se déclenche sur les écrans géants. 10 minutes avant la mise à feu. Linkin Park déboule sur scène bien décidé à en découdre. Les Californiens attaquent d’emblée avec Somewhere I Belong, suivi d'un Crawling rageur, l’un des tubes abrasifs d’Hybrid Theory, leur premier album vendu à près de 30 millions d'exemplaires dans le monde. Cheveux attachés, lunettes de soleil, sweat rouge et noir, Emily Armstrong harangue le public. Grosse entame.
La voix surpuissante d'Emily Armstrong
Emily Armstrong a la lourde tâche de succéder à Chester Bennington, l’une des plus grandes voix du métal, toujours dans le cœur des fans. Le fils du chanteur, Jaime Bennington, a lui-même exprimé son mécontentement il y a quelques mois, s’inquiétant pour la mémoire et l’"héritage" de son père. Face à de telles attentes, l’ancienne chanteuse de Dead Sara ne cherche à pas à être sosie vocal. Elle reste elle-même. Quelle voix surpuissante !
Linkin Park ne déroule pas une setlist best of. Le groupe de Mike Shinoda est bien décidé à défendre sur scène From Zero. Ils le prouvent en dégainant Cut The Bridge, suivi rapidement de The Emptiness Machine, leur single uppercut, repris en chœur par les 70.000 spectateurs. Le show parcourt la discographie très éclectique du groupe. Car oui, Linkin Park ne se résume pas à sa période néo-métal. La formation a sans cesse exploré de nouvelles sonorités, passant du rock alternatif au hip-hop à l’électro. Ce qui a parfois divisé fans et critiques.
Des tubes incendiaires, un Stade de France incandescent
À l’image du théâtral et étrange The Catalyst ouvrant l’act II. Burn It Down, lui, fait bondir la fosse. Up From The Bottom, nouvel extrait du dernier album, impressionne avec sa batterie et son mur de guitares. Sur Two Faced, les pits se multiplient. Joe Hahn, le DJ et directeur créatif du groupe, assure également le show, avec ses scratchs, ses samples et ses programmations. Il se lance dans un solo. Puis c’est au tour de Mike de faire de même avec un rap au contact des premiers rangs.
Mais si le Stade de France affiche complet, c’est d'abord pour s'enflammer sur les classiques incendiaires. One Step Closer soulève la foule. En guest, chanteur de One Ok Rock assure les "cris de pumas". "Everything you say to me / Takes me one step closer to the edge / And I’m about to break !" Et que dire de What I’ve Done connu mondialement grâce au film Transformers, Numb, In The End ou encore l'étourdissant Faint, tiré de l'album Meteora.
Le rappel est un rouleau compresseur avec Papercut, suivi d'un A Place for My Head, monstrueux. Emily et Mike donnent tout. Heavy is The Crown et Bleed It Out clouent le spectacle. "Vive la France !", lance la chanteuse devant à une marrée humaine aux anges. Plus qu’un retour triomphal, on a assisté à une renaissance.
