L'idée de cette "journée des disquaires" est née en 2007 aux États-Unis sous le nom de Record Store Day et a rapidement essaimé en Europe.
D'abord réticentes "par peur de se mettre à dos la grande distribution", les maisons de disques jouent de plus en plus le jeu en publiant des vinyles en édition limitée, exclusivement vendus chez les disquaires indépendants ce jour-là, se réjouit David Godevais, le directeur du Calif (Club Action des labels indépendants), à l'origine de l'opération.
"On voit maintenant que les labels indépendants, et même les majors, prennent beaucoup de plaisir à participer à cette journée, même si ça ne rapporte quasiment rien aux artistes et aux labels", ajoute le directeur de cette association créée en 2002 pour maintenir et développer les disquaires indépendants.
Pour preuve, la major Warner publie cette année un coffret de 5 vinyles du Born Rocker Tour de Johnny Hallyday, tandis que le label Pias organise une journée portes ouvertes dans ses locaux parisiens.
Au total, plus de 300 références seront proposées chez les 238 disquaires participants à l'opération, avec des 33 ou des 45 tours de Charlotte Gainbourg, Etienne Daho, David Bowie, Damon Albarn, Ottis Redding, les Rolling Stones, AC/DC ou David Lynch.
Clou de la 4e édition, le batteur des Doors, John Densmore, viendra spécialement à Paris pour y présenter son livre The Doors, les portes claquent : L'héritage tumultueux de Jim Morrison.
L'ouvrage, qui n'a été publié qu'aux États-Unis et a été traduit en français pour le Disquaire Day, sera uniquement distribué chez les disquaires et libraires indépendants.
Il sera à la librairie Gilbert Joseph de Lyon à 9h30 le samedi 19 avril, puis à celle de Barbès à Paris à 15h30 et enfin à celle de Saint-MIchel à 17h30.
Expositions, concerts (Sandra Nkaké, Vincent Segal, Mustang à Paris, Cats on Trees à Toulouse, Bosco Delrey à Brest, les Stranglers à Lille...) ponctueront aussi la journée.
En quatre ans, la fête est devenue un événement incontournable pour les disquaires qui réalisent en une journée "l'équivalent de tout le chiffre d'affaires de Noël" et voient "débarquer chez eux des gens qui reviendront après".
Car après des années de profonde crise, les disquaires indépendants "vont de mieux en mieux", souligne David Godevais.
Il y a un vrai retour du public vers les commerces de proximité, un besoin de retrouver du lien qui est d'autant plus vrai pour les commerces culturels
David Godevais
À cette embellie, plusieurs explications. D'abord le retour du vinyle, "dont la production a doublé en France en deux ans" et qui représente "70% à 80%" du chiffre d'affaires des disquaires indépendants.
"D'une façon plus générale, il y a un vrai retour du public vers les commerces de proximité, un besoin de retrouver du lien qui est d'autant plus vrai pour les commerces culturels", ajoute-t-il.
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