Bruce Springsteen : "Born in The U.S.A.", le chef-d'œuvre incompris sorti il y a 40 ans

Quarante ans jour pour jour, le fessier du "Boss" triomphait avec une casquette rouge. Le 4 juin 1984, Bruce Springsteen décoche Born in The U.S.A., son septième album studio à la pochette sexy en diable. Une photo légendaire signée Annie Leibovitz qui reproduit avec malice la Star-Spangled Banner ("la bannière étoilée", surnom du drapeau américain).

Succès colossal avec plus de 30 millions d’exemplaires écoulés (et dévorés), le disque propulse le héros du New Jersey, défenseur des cols bleus, au rang de star internationale. Pas moins de 7 singles sont extraits de cet opus de 12 titres. Et tous cartonnent dans les charts.

Avec Born in The U.S.A., Springsteen devient plus qu’une rock star, une véritable icône à la Elvis (son idole), et sans le vouloir une incarnation de l'Amérique. Pourtant, le triomphe critique et commercial s’accompagne d’une forme de malédiction. C’est dû en partie au titre éponyme qui ouvre l’album.

La malédiction du tube "Born in the U.S.A."

Succès planétaire, ce morceau d'un peu plus de 4 minutes est devenu un véritable hymne. LE plus grand tube de Springsteen. Plébiscité par le public, mais aussi par la classe politique américaine (notamment les Républicains Ronald Reagan et George W. Bush) ce titre a été incompris, et surtout détourné au grand dam du "Boss".

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Car loin d'être un titre patriote vantant une Amérique triomphante, Born in the U.S.A. est un pamphlet féroce contre la guerre du Vietnam. Initialement écrite en 1981, la chanson était à l’origine une ballade épurée destinée à illustrer un long-métrage. Elle a connu plusieurs versions, dont une enregistrée lors des sessions de Nebraska. 

La source d’inspiration ? Le livre Born On The Fourth of July ("Né un 4 juillet") de l'ancien vétéran et militant pacifiste Ron Kovic. Après sa lecture, Bruce Springsteen n’a jamais été le même.

Le tube Born in the U.S.A. masque également la complexité et la richesse de l'album. Certains se sont arrêtés à son refrain accrocheur, à son clavier typique des années 1980. Alors que le disque renferme bien d’autres chansons, extrêmement bien écrites, profondes et engagées.

Un disque d'une grande richesse

Working on the Highway, avec son air faussement joyeux, son style un peu rockabilly, met en scène des gars qui bossent sur l'autoroute et qui n'attendent qu'une chose : le week-end, pour justement mettre leur boulot de côté, profiter de la vie. Sur My Hometown, Bruce Springsteen parle avec émotion de chez lui, de Freehold dans la New Jersey, où il a grandi.

Et puis, il y a Dancing in The Dark, le premier single extrait de Born in The U.S.A. Le hit réclamé par Jon Landau. C’est peut-être le morceau le plus pop de Bruce Springsteen. Grand succès, il est notamment connu pour son clip signé Brian De Palma. Dans cette vidéo filmée lors d’un concert à Saint-Paul dans le Minnesota, une jeune fan monte sur scène et se met à danser avec le Boss… Il s’agit d’une comédienne qui deviendra plus tard une star : Courteney Cox, alias Monica dans la série Friends !

Pendant quelques années, Bruce Springsteen a arrêté d'interpréter en live Born in The U.S.A. dans sa version originale. Le rockeur a commencé à reprendre la chanson en version acoustique, notamment sur la tournée de The Ghost of Tom Joad. Depuis, le rockeur s'est réconcilié avec le titre. Il le rejoue de temps en temps en version rock. Mais pas systématiquement. Alors qu’il s’agit de son morceau le plus connu. Fait rarissime, Bruce Springsteen a joué l’album Born in The U.S.A. en intégralité sur la scène du Stade de France du 29 juin 2013. Un petit miracle.

 40 ans après, le chef-d'œuvre incompris du "Boss" impressionne toujours autant.

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