"Tu t'es vu sans Cabu ," c'est le titre d'un documentaire événement que diffuse ce mercredi soir la chaîne Paris Première à 20h45. Dix-huit mois dans la vie de Cabu, avant les attentats du 7 janvier, contre la rédaction de Charlie Hebdo. Le documentaire devait être centré sur la liberté d'expression, mais aujourd'hui ces images et ces mots prennent une signification particulière.
Avant, Cabu dansait dans la rue en croisant une dame qui chantait au coin d'un carrefour, avant il y avait Charb, Tignous, Wolinski, et tous les autres copains de Charlie, avec Cabu, inventaient le journal de la semaine. "Si on est arrivé à Charlie, c'est par Cabu, on est tous des enfants de Cabu, c'est lui qui nous donne les conseils nécessaires à la construction d'une bonne une", raconte Charb dans le documentaire.
Pendant dix-huit mois, Jean-Marie Pasquier a promené sa caméra avec Cabu. "Ce portrait est extrêmement tendre, Cabu était comme un enfant rieur qui s'amusait de tout, extrêmement libre, doux et tendre", raconte Laurent Boyer, le producteur du documentaire.
Je crois que c'est Salman Rushdie qui disait ça, et il avait raison : aujourd'hui, ce qu'on appelle respect, c'est de la peur déguisée.
Gérard Biard, rédacteur en chef de "Charlie Hebdo"
Et pourtant, à l'époque, Charlie Hebdo ne va pas bien. Faute de lecteurs, l'argent ne rentrait plus dans les caisses. Alors Cabu avait pris son bâton de pèlerin pour aller voir les politiques et les alerter comme ici avec François Hollande. Hors interview, les deux hommes plaisantent. "C'est dur d'être aimé par des cons, mais c'est dur de ne pas être aimé par des gens intelligents, c'est aussi un problème", lance le président de la République.
"C'est dur d'être aimé par des cons" : Mahomet se tenant la tête, pleurant, le dessin était de Cabu. Il lui avait valu déjà de sérieuses menaces et la destruction des locaux de Charlie. Et le documentaire de se poser la question : était-on plus libre avant ? Le monde a-t-il viré fou ? Cabu à l'époque avait sa théorie : "Ce sont des gens, qui s'arrogent le droit de transformer les préceptes d'une religion en tabou. Par exemple il n'est pas dit dans le Coran qu'on ne doit pas dessiner Mahomet."
Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie hebdo, qui a vu ce doc, répond ceci : "Je ne sais pas si on était beaucoup plus libres, simplement il n'y avait pas ce poids politique, et il n'y avait pas cette peur, qu'on appelle respect. Je crois que c'est Salman Rushdie qui disait ça, et il avait raison : aujourd'hui, ce qu'on appelle respect, c'est de la peur déguisée."
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte