La star de la téléréalité Nabilla Vergara a souhaité mettre sa notoriété au service de la défense de Gisèle Pélicot, la plaignante du procès de Mazan, en cours dans le Vaucluse. "Il devrait y avoir une cagnotte pour que cette femme puisse payer ses frais de justice en paix et recommencer sa vie. Elle mérite que le meilleur", a notamment écrit une internaute sur les réseaux sociaux mardi 3 septembre. Appel immédiatement entendu par Nabilla qui a répondu sur la même plateforme : "Tout à fait !" en partageant un lien vers une cagnotte Leetchi.
Quelques heures après l'ouverture de cette cagnotte et à la demande des conseils de la victime, l'influenceuse a choisi de stopper son initiative. Elle s'en explique sur le réseau social X (ex-Twitter) : "Après avoir échangé avec les avocats de Madame Pélicot : elle nous remercie pour tout le soutien apporté. Cependant, elle ne souhaite pas accepter la cagnotte pour le moment et ne veut pas perturber le procès en cours, écrit Nabilla Vergara. Nous respectons sa décision et fermons cette dernière instantanément. Chaque donateur sera remboursé dans son intégralité et sans frais. Nous lui souhaitons beaucoup de courage dans cette épreuve et lui apportons tout notre amour. Merci à tous."
Gisèle Pelicot, dont le mari est jugé à Avignon pour l'avoir droguée afin de la faire violer par des inconnus a demandé ce 6 septembre la fermeture des cagnottes existantes et "la plus grande modération sur les réseaux sociaux". "Madame Gisèle Pelicot et sa famille remercient toutes les personnes qui ont envoyé massivement du monde entier des témoignages de soutien depuis le début du procès", ont indiqué leurs avocats Me Stéphane Babonneau et Me Antoine Camus, dans un communiqué.
"Néanmoins, notre cliente souhaite impérativement préserver la dignité et la sérénité des débats qui se tiennent actuellement. (...) Elle en appelle donc aujourd'hui à la plus grande modération sur les réseaux sociaux, ne souhaite aucunement l'ouverture de cagnottes de soutien en ligne et demande la fermeture de celles déjà ouvertes", écrivent-ils.
La cagnotte en ligne lancée par Nabilla Benattia et baptisée "Nouvelle vie pour Gisèle Pelicot" avait atteint les 40.000 euros avant d'être désactivée. L'influenceuse n'a pas souhaité baisser les bras pour autant et a redirigé ses fans vers une association qui lui contre la soumission chimique.
"Si vous souhaitez faire des donations, il existe l’association fondée par sa fille Caroline Darian initiatrice du mouvement 'M’endors Pas - Stop à la soumission chimique', c’est chose faite !", a tweeté Nabilla ce vendredi 6 septembre à la mi-journée. Tweet désormais épinglé sur son compte suivi par 2,7 millions d'abonnés. "Tout ce qui nous intéresse, c'est de soutenir cette femme et qu’elle voit les millions d’autres femmes qui sont derrière elle ! Force et honneur", ajoute-t-elle.
Depuis son début devant la cour criminelle d'Avignon, ce procès hors norme, avec 51 accusés - le mari et 50 autres hommes âgés de 26 à 74 ans - accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot, de juillet 2011 à octobre 2020, après que celle-ci avait été droguée aux anxiolytiques par son mari, suscite un énorme intérêt.
Médias traditionnels en France et à l'étranger et réseaux sociaux se passionnent pour l'affaire, d'autant que la victime a souhaité que le procès ne se tienne pas à huis clos, afin d'attirer l'attention sur le phénomène de la soumission chimique et pour que "la honte change de camp".
Des listes avec le nom des accusés, accompagnées parfois de commentaires sibyllins tels que "si ça peut servir", circulent ainsi sur les réseaux, notamment sur X. Des avocats de la défense se sont également plaints à l'audience d'être "assaillis" sur les réseaux sociaux.
Le président de la cour criminelle, composée uniquement de magistrats professionnels, Roger Arata, avait répondu en rappelant le "principe fondamental" de la présomption d'innocence. Mais il a souligné que son pouvoir de "police", prévu dans le Code de procédure pénale, se limitait à ce qui se passe dans la salle d'audience.
"Nos clients perçoivent parfaitement que ce dossier est le drame de familles, des deux côtés de la barre, car celles des accusés n'ont rien demandé non plus," a insisté auprès de l'AFP Me Camus, un des avocats de Gisèle Pelicot.
"Les avocats de la partie civile prennent la mesure de ce que peut représenter pour d'autres familles la portée de ces audiences", s'est félicité auprès de l'AFP Paul-Roger Gontard, avocat de deux accusés.
"Tout le monde a droit au respect", a-t-il insisté. "Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on affiche en des termes définitifs des noms, des professions, des situations maritales, des vies, des existences qui pourraient dans quelques mois être reconnues innocentes".
"Une justice sereine n'est pas une justice en 140 caractères sur Twitter (aujourd'hui X)", a-t-il poursuivi. "Une justice sereine, c'est une justice qui, au bout d'un temps d'audience et avec des débats construits et argumentés, permettra ou non de déclarer une culpabilité. Sans quoi ce n'est pas de la justice, c'est un peloton d'exécution judiciaire".
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