Il devait s'agir d'un moment de grâce. Le premier discours du trône d'un monarque britannique est un événement historique pour le royaume et pour l'homme ou la femme qui le prononce. Mais ce 7 novembre 2023, Charles III n'a certainement pas pu savourer sa journée...
Le discours du trône est une relique constitutionnelle britannique, l'un des derniers pouvoirs politiques du roi ou de la reine qui s'adresse aux deux chambres parlementaires afin de prononcer un discours de politique générale. En réalité, il s'agit d'une prestation purement théâtrale puisque le souverain ne fait que lire les mots écrits pour lui par le Premier ministre et son cabinet, seuls détenteurs véritables du pouvoir exécutif.
C'est ce rôle de porte-voix qui a certainement été particulièrement désagréable pour Charles III. Roi proche des causes environnementales, que certains définissent même comme écologiste, Charles III a été obligé d'annoncer des projets qui semblent en contradiction terrible avec ses desseins pour le Royaume-Uni et le monde.
Charles III a donc annoncé un projet de loi du gouvernement conservateur visant à "soutenir l'octroi de licences pour de nouveaux gisements de pétrole et de gaz afin d'aider le pays à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sans ajouter de charges excessives aux ménages". Une couleuvre que Charles III a avalée sans broncher. Cette décision prise au nom de la sécurité énergétique est vivement critiquée par les militants écologistes, qui se mobilisent depuis le début du mois de novembre contre les nouveaux projets d'exploitation des hydrocarbures à l'appel de l'organisation Just Stop Oil.
Sans surprise, ces projets ont été très critiqués par l'opposition lors du débat parlementaire qui a suivi le discours, le chef du parti travailliste Keir Starmer fustigeant un gouvernement qui promet "toujours la même chose, plus de replâtrages, plus de division".
Rishi Sunak, par la voix du roi, a aussi annoncé sa volonté de lutter contre l'inflation, de faire baisser les factures des ménages, mais aussi de former plus de médecins et d'infirmières et d'interdire progressivement la vente de cigarettes. Un "nouveau cadre juridique" pour les véhicules autonomes et l'intelligence artificielle a été annoncé. Naturellement, les critiques de la monarchie ont relevé qu'évoquer l'inflation et la vie chère avec tant de dorure et de pierres précieuses sur la tête était un pari risqué... voire un signe d'indécence.
Downing Street a aussi donné des gages à l'aile droite du parti conservateur, en proposant de durcir les sanctions contre les meurtriers et les délinquants sexuels et en renforçant les pouvoirs de la police et des tribunaux pour lutter contre la "cybercriminalité ou l'exploitation des enfants". Sur ces sujets, difficile de connaître les opinions des Windsor toujours très discrets sur leurs orientations politiques personnelles.
Autre déconvenue pour le roi Charles III qui était accompagné de son épouse la reine Camilla pour l'occasion : l'accueil d'une partie de ses sujets. Depuis la mort d'Elizabeth II et son ascension, Charles III doit faire face à des opposants qui n'hésitent jamais à se faire voir et entendre sur son passage. Loin d'inspirer le même respect que sa mère, Charles se voit régulièrement accueilli par des huées et des pancartes jaune fluo indiquant "Not my King !" (Pas mon roi !).
Ce 7 novembre, ces militants anti-Charles, voire anti-monarchie, étaient une nouvelle fois présents sur le parcours. Les caméras des télévisions britanniques ont pu capter leur mécontentement alors que Charles et Camilla traversaient la capitale dans le "Diamond Jubilee State Coach" est une calèche fermée tirée par six chevaux qui a été conçue pour commémorer le 80ᵉ anniversaire de la reine Elizabeth II.
Ces militants étaient aussi présents le jour du couronnement de Charles III en mai. Six manifestants avaient été interpellés par la police provoquant une polémique visant l'action de la police à l'époque.
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