Il y a quelques années, dans Laissez Vous Tenter sur RTL avec Bernard Lehut, Tom Wolfe rappelait qu'il était un grand lecteur de Zola et de Balzac. Au fond il a raconté l'Amérique du XXe siècle, comme Zola et Balzac ont raconté la France du XIXe siècle.
Beaucoup d'ironie, mais au service d'un hyperréalisme. Une description extrêmement fine des nuances hypocrites de cette Amérique et de ces Américains, ultra-riches ou immigrants, astronautes ou hippies psychédéliques. Il a raconté la société dans laquelle il a vécu, et son époque - celle de l'hyperpuissance de l'Amérique.
Tom Wolfe était à la fois un grand écrivain et un grand journaliste. C'est ce qu’il appelait le "nouveau journalisme" : la littérature au service du journalisme, et le journalisme au service de la littérature. Des articles et des enquêtes au style extravagant, détonant, flamboyant. Des dialogues qui claquent.
Mais ses ses romans étaient aussi inspirés de ses enquêtes, de son observation méticuleuse de la vie, de la société et de son immersion dans cette Amérique, glorieuse ou sordide.
Son roman le plus célèbre, c'est le Bûcher des vanités, qui a connu un grand succès mondial. Dans ce premier roman publié il y a une trentaine d'années, Tom Wolfe raconte le New York des années 80 : l'argent, le pouvoir, le désir, le sexe, les riches, les pauvres, l'ambition. Bref le New York de cette époque, dont l'une des figures s'appelait Donald Trump. Un roman formidable, adapté au cinéma par Brian de Palma.
Mais avant cela, ses articles et récits étaient déjà de la littérature. Il utilisait des techniques d'écriture romanesques pour ses reportages. Dans L'Étoffe des héros, il racontait l'épopée des premiers astronautes américains, adapté également au cinéma. Dans Acid Test, il évoquait la contre-culture des sixties à forte dose de LSD.
Un peu plus tôt en 1970, il s'était moqué des élites culturelles de gauche de Manhattan qui rassemblaient dans leurs appartements immenses leurs amis riches et célèbres pour défendre les militants noirs des Black Panthers. Il appelait ça les "soirées radicales chic". Rien que la description des petits fours est savoureuse.
Tom Wolfe a souvent été traité de réac, mais il s'en moquait. Il a continué à railler l'art contemporain, l'architecture moderne, le politiquement correct. Comme une nostalgie d'une Amérique traditionnelle, lui qui venait du Sud - même s'il était depuis cinquante-cinq ans un vrai New-Yorkais.
Tom Wolfe taillait des costards à tout ceux qui le méritaient. Et lui-même était connu pour ses costumes trois-pièces sur mesure, souvent blancs, et ses chapeaux, Fedora ou Borsalino. Un style qu'il définissait comme "néo-prétentieux".
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