"Je n'ai jamais vu une telle violence" : le label d'Amir s'insurge contre la demande de déprogrammation d'un concert à Brest par une candidate LFI

"Des groupuscules ont des mots moins violents." Ce jeudi 6 novembre, le label du chanteur Amir a réagi dans les colonnes du Télégramme aux propos de la tête de liste LFI aux municipales de Brest, protestant par communiqué contre son concert prévu le soir même dans la ville. 

Amir doit se produire à Brest dans le cadre de sa tournée C Tour destinée à promouvoir son album C Amir²; dans un contexte marqué par des appels au boycott réguliers.

Dans son communiqué, Cécile Beaudouin dénonce la participation du chanteur à un événement à Hébron en 2014, colonie israélienne illégale au regard du droit international, d'avoir réalisé son service militaire dans l'armée israélienne et d'être proche de "l'extrême-droite israélienne". "Son parcours pourtant, aurait dû rendre évident à tous les acteurs locaux qu’il ne fallait pas l’inviter", écrit-elle.

"Un sérieux malaise"

À quelques heures du concert, le label d'Amir a réagi à ce communiqué dans une interview accordée au Télégramme de Brest déplorant des "mots très violents pour l'artiste". "Quand j'ai lu le communiqué, j'ai cru lire du Alain Soral, affirme Antoine Gouiffes-Yan, directeur du label Parlophone. C'est très violent pour Amir. J'ai ressenti un sérieux malaise". 

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Antoine Gouiffes-Yan estime que les accusations à l'encontre du chanteur sont "un amas de mensonges." Amir chante la paix, il a pleuré les victimes, il s'est expliqué aussi plusieurs fois sur ce qu'on lui reproche et qui date d'il y a 11 ans, poursuit-il. Mais ce qui m'a le plus choqué est la tonalité des mots : ils ont aussi utilisé son patronyme, qui a une consonance juive, Haddad, alors qu'Amir ne l'utilise jamais pour sa carrière. Je n'ai jamais vu une telle violence. Des groupuscules ont des mots moins violents !"

Une sorte de non-problème, un épiphénomène qui a pris une immense dimension sur Internet

Amir, le 2 novembre sur RTL

Selon le directeur de son label, Amir doit vivre sous protection et le système de sécurité de l'Arena de Brest sera renforcé à l'occasion du concert. Antoine Gouiffes-Yan s'étonne ainsi qu'un "parti qui fait partie de l'arc républicain se permette de mettre une cible sur le dos d'un artiste juif."

Le 2 novembre dernier, au micro de Laissez-vous tenter sur RTL, Amir a réagi aux multiples appels au boycott qui marquent sa tournée. "C'est comme une sorte de non-problème, un épiphénomène qui a pris une immense dimension sur Internet, mais qui n'existe pas dans la vraie vie", a-t-il estimé.