Isabelle Morini-Bosc : " Les voix off des magazines d'information exaspèrent"

ÉDITO - Les magazine d'enquêtes comme "Zone interdite", "Envoyé Spécial" ou "Capital" ont beau être instructifs, les voix-off qui les animent sont souvent uniformes à l'accent "artificiel".

Wendy Bouchard présente "Zone interdite"

Question: Quelqu'un peut-il nous préciser l'adresse de l'école de diction qui prépare actuellement au métier de narrateur-télé ? Il doit manifestement en exister une, puisque tous les journalistes assurant les commentaires fil rouge des magazines d'enquêtes s'expriment aujourd'hui de la même façon pesante, avec un "phrasé" identique.

On parle évidemment de ces "voix dites off" qu'on entend régulièrement sans jamais voir les visages correspondants. Elles servent de fil conducteur aux grandes enquêtes de -au hasard- Sept à huit, Envoyé Spécial, Zone interdite, Capital et tant d'autres. Attention, il n'est pas question d'attaquer le principe des "voix royales", seulement de critiquer la forme qu'on leur donne.

Musique crispante

C'est moins les propos tenus que la façon de les dire qui exaspère : un ton monocorde assorti d'un improbable accent tonique placé de façon artificielle, d'où une "manière" de parler précisément "maniérée". Et surtout aussi naturelle que la poitrine des bimbos de Secret Story. Ajoutons à cela, autre élément crispant, des bandes-son omniprésentes. Or, quand la musique ponctue seulement c'est charmant, quand elle pollue salement c'est crispant.

Nouvelle preuve dimanche dans un Zone interdite consacré sur M6 aux aberrations administratives (Quand l'administration nous rend fous). La "voix off" pénible a failli me dissuader de regarder. Et j'aurais eu tort. Ils étaient en effet bigrement instructifs, les différents reportages sur nos hérésies administratives. On décerne une mention spéciale à celui, particulièrement surréaliste, consacré aux "potelets" (plus de 350.000 rien qu'à Paris). Il y a d'autres exemples dans ce Zone Interdite qui rappelle que 400.000 lois, décrets, arrêté, ordonnances sont pris chaque année, pour un coût d' un milliard et demi d'euros. Cette nouvelle a de quoi donner la migraine. On se passera toutefois d'ordonnance.

La rédaction vous recommande