Après deux semaines intenses et remplies d'affrontements magnifiques, ce sont finalement une habituée et un novice qui ont triomphé sur la terre battue parisienne. Chez les femmes et malgré une grippe terrible et des coups de mou répétés, Serena Williams a remporté samedi 6 juin son troisième Roland-Garros, avant d'être rejointe le lendemain par Stanislas Wawrinka, qui a soulevé son premier saladier.
Mais tout au long des deux semaines de compétition, les services dévastateurs et autres revers magiques ne sont pas les seuls à avoir fait l'actualité du Grand chelem français. À leurs côtés, nombre de séquences insolites, tour à tour drôles, déjantées et inquiétantes ont fait les beaux jours du tournoi parisien.
Ce n'est pas cette année qu'un tricolore triomphera à domicile, malgré les belles performances des joueurs français, Jo-Wilfried Tsonga en tête. Pourtant, les Bleus ont réussi à se faire remarquer pendant le tournoi, grâce à des talents artistiques insoupçonnés.
En difficulté au second tour face à au coriace Argentin Diego Schwartzman et finalement vainqueur en cinq sets, c'est le showman du cru, Gaël Monfils, qui a été le premier à s'illustrer ainsi. Pour fêter sa victoire, le Parisien a choisi de dessiner un smiley sur le court, clin d'œil en direction d'un site web dont il suit de près l'évolution.
À l'aise comme personne à "Roland", Gaël Monfils n'a d'ailleurs pas manqué de multiplier les séquences gag, pour le plus grand plaisir d'un public conquis. Que ce soit en jurant en créole, en se recoiffant pendant un point ou par des coups somptueux, "la Monf" a évidemment marqué la quinzaine de son empreinte.
Et il a aussi inspiré les autres tricolores et notamment Jo-Wilfried Tsonga. Avec un peu moins de réussite que son comparse, le meilleur Français des deux semaines s'est lui aussi essayé au dessin sur terre battue. Au terme de sa formidable victoire contre Tomas Berdych, le Français a écrit "Roland je t'aime" sur l'ocre. Si la réalisation de l'œuvre a été longue et le rendu approximatif, le court central n'en a évidemment pas voulu à Jo.
Malgré un tournoi beaucoup moins réussi, la Française Virginie Razzano s'est elle aussi signalée par un geste inattendu : un service à la cuillère... sur balle de match. À la peine avec sa mise en jeu, la Dijonaise a tenté de surprendre son adversaire paraguayenne, Veronica Cepede Royg, en imitant le coup rendu culte par Michael Chang, déjà à Roland-Garros (en 1989). Si la tricolore a raté son geste, elle s'est finalement imposé après une partie ardue.
Des rencontres compliquées, d'autres joueurs en ont aussi connues pendant les quinze jours passés à Roland-Garros, parfois jusqu'à exploser. Le numéro 1 mondial serbe Novak Djokovic en a notamment fait la preuve par l'exemple lors de la finale contre Stanislas Wawrinka. Excédé par la perte du deuxième set, Nole a violemment fracassé sa raquette, vaincu par la frustration.
Dans un autre genre, le Slovaque Martin Klizan s'est distingué au cours de sa défaite contre Gilles Simon. Non content de jeter brutalement son outil de travail, l'homme n'a pas hésité à demander au ramasseur de balle de la lui rapporter, après l'avoir nettoyée bien sûr.
Un supporter qui rentre sur le terrain, c'est plus souvent l'apanage du football ou du rugby que du tennis, et pourtant. À la fin du premier match de Roger Federer dans le tournoi, un jeune homme a tenté d'enlacer le Suisse pour prendre une photo avec lui, un geste inoffensif qui a pourtant eu le don d'agacer le Maître. Et pour cause, si ce spectateur était apparemment bien intentionné, le monde du tennis reste encore largement marqué par le coup de couteau reçu par Monica Seles, victime d'une forcené descendu des tribunes.
Personnages clés des plus de 800 matches disputés chaque année porte d'Auteuil, les arbitres n'ont pas oublié de se faire remarquer en 2015. Parmi eux, un juge de ligne a notamment pris de court le pourtant expérimenté Novak Djokovic. Alors que le Serbe affrontait Jarko Nieminem, l'officiel a poussé un hurlement étonnant pour annoncer une balle faute, effrayant presque le joueur tout en déclenchant l'hilarité du public.
Mais les arbitres n'ont pas seulement amusé les tribunes, ils ont aussi été la cible de la colère des joueurs. En début de tournoi, la Française Alizée Cornet a par exemple pété les plombs à l'annonce d'une balle faute lors de sa défaite contre l'Ukrainienne Elina Svitolina.
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