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Marcel Petiot, un véritable monstre méthodique et machiavélique, tueur en série sous l'Occupation

PODCAST - Pendant l'occupation allemande en France, Marcel Petiot a profité de la faiblesse de ses concitoyens juifs, alors pourchassés par les nazis, pour les embarquer dans un réseau bidon qui leur aurait soi-disant permis de fuir l'Europe. Il a tué ses victimes, avant de les dépouiller de tous leurs biens.

Marcel Petiot, lors de son procès à Paris, le 18 mars 1946
Crédit : AFP
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Sur les traces d'un authentique psychopathe. Pendant l'occupation allemande, Marcel Petiot a tué des Juifs, alors pourchassés par les nazis, en leur faisant croire qu'ils intégraient un réseau bidon qui leur aurait soi-disant permis de fuir l'Europe. 

Marcel Petiot est né en 1897 à Auxerre, en Bourgogne. C'était un enfant intelligent et précoce. On dit même qu'à l'âge de 5 ans, il lisait comme un enfant de 10 ans. Il était relativement indiscipliné et a été viré de plusieurs écoles. À 17 ans, il a été arrêté par la police alors qu'il fracturait des boîtes aux lettres, mais pas pour voler des paquets ou des mandats. Simplement pour lire les cartes postales et les courriers. 

Un comportement jugé suffisamment étrange par les policiers qui ont décidé de le mettre entre les mains d'un psychiatre. Après examen, Petiot a été déclaré inadapté socialement. On considérait qu'il souffrait d'une psychopathie. 

De multiples troubles psychiatriques

Marcel Petiot a entamé alors des études de médecine qui ont été interrompues en 1914 par la Première Guerre mondiale, car il a été envoyé au front. Transféré à l'hôpital après avoir été blessé au pied, il a volé des couvertures. Un psychiatre l'a diagnostiqué paranoïaque et dépressif, sujet à des phobies et kleptomane. Ce qui ne l'a pas empêché d'être renvoyé au combat en 1918. Il a fini par être réformé pour de multiples troubles psychiatriques. 

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De retour dans la vie civile, Marcel Petiot a repris ses études de médecine et a bénéficié en tant qu'ancien combattant d'un cycle d'études court qui lui a permis d'obtenir son diplôme trois ans plus tard, en 1921. Il s'est alors installé dans sa région natale, la Bourgogne, à Villeneuve-sur-Yonne, et a ouvert son cabinet. 

Il est devenu ensuite conseiller municipal, puis maire de sa commune en 1926. Dans la foulée, il a épousé Valentine, la fille d'un restaurateur. Durant toute cette période, Petiot a cédé régulièrement à ses pulsions de cleptomane. Alors qu'il gagnait suffisamment d'argent pour vivre confortablement, il a commis des petits larcins, sans beaucoup d'importance, qui portaient sur des sommes ridicules. Il a trafiqué son compteur d'électricité, rédigé de fausses déclarations à l'assurance maladie et détourné des fonds de la mairie. 

Les Juifs, la cible de Petiot

Est arrivée alors la disparition de sa gouvernante Louisette. On raconte que Petiot avait une relation avec elle, qu'elle était enceinte et, peut-être, qu'il est pour quelque chose dans cette disparition. Une histoire similaire a mis en scène une autre femme, Madame Debauve, propriétaire d'une laiterie, qui est morte dans l'incendie de son établissement. 

La police a commencé à s'intéresser au cas Petiot. C'est pourquoi ce dernier a quitté la région et s'est installé à Paris en 1933, où il a ouvert son cabinet de médecine et acheté des publicités dans la presse, vantant ses méthodes dites révolutionnaires comme l'électrothérapie ou l'utilisation du radium pour soigner tout et n'importe quoi.

La guerre est arrivée. Paris était occupée au printemps 1940 et les Juifs ont commencé à être persécutés. Marcel Petiot y a vu une opportunité. En 1941, le docteur a acheté un bel hôtel particulier de la rue Le Sueur, près de l'avenue Foch. Les Juifs traqués par les nazis et menacés de mort, vont être ciblés par Petiot. Il a rencontré des Français juifs, bourgeois, notables et a choisi des gens qui avaient de l'argent. Il leur a promis un meilleur avenir, en les aidant à fuir vers l'Argentine. 

Le charnier de la rue Saint-Maur

Dans son hôtel particulier, il les a tués et dépouillés. Marcel Petiot a fait tourner sa macabre petite entreprise pendant deux ans et a tué jusqu'à 27 personnes. Mais en 1944, Petiot a été repéré par les Allemands, qui pensaient avoir face à eux un véritable réseau monté par la Résistance. Ils l'ont arrêté, interrogé, torturé de longues semaines. Ils ont fini par le relâcher. 

Il est alors retourné dans sa maison et a brûlé les corps de ses victimes. Les fumées ont incommodé les voisins qui ont appelé la police. Après le charnier, les enquêteurs ont découvert les dizaines de valises pleines d'objets personnels et de vêtements que les victimes pensaient emporter avec eux. Ils ont découvert aussi une petite pièce confinée qui se fermait de l'extérieur, équipée d'un judas. 

Du printemps et de l'été 1944, Marcel Petiot était dans la Résistance, dans le maquis. Un journaliste de la revue Résistance a publié un papier affirmant que Petiot était un collaborateur des nazis. Marcel Petiot ne l'a pas supporté et a adressé au journal un droit de réponse. Le journal Résistance ne paraissait qu'à Paris, ce qui a limité les recherches. Son écriture est comparée avec les écritures de tous les officiers de la Résistance que l'on connaît à Paris. Un certain capitaine Valéry, alias Marcel Petiot, a été arrêté le 31 octobre 1944. 

Lors de son procès, Marcel Petiot a revendiqué fièrement 30 meurtres. Mais uniquement des collabos ou des Allemands. Mais les juges n'ont pas été convaincus. Marcel Petiot a été guillotiné le 25 mai 1946.





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