États-Unis : faute de pouvoir aller aux toilettes, les employés portent des couches

Les pause-toilettes feraient perdre du temps au salarié et donc de l'argent à l'entreprise. Pour pallier à ce problème d'efficacité, le secteur volailler américain ferait tout son possible pour empêcher ses salariés d'aller aux toilettes, selon un rapport publié mardi 10 mai par l'Oxfam, une ONG britannique. Ainsi, la majorité des 250.000 salariés que compte le secteur avicole allègue ne pas bénéficier de pause-toilettes adéquates et "luttent pour s'adapter à ce déni d'un besoin humain de base. Ils urinent et défèquent debout face à la ligne d'assemblage, portent des couches au travail, réduisent leurs prises de liquides et fluides à des niveaux dangereux", rapporte cette étude qui fait froid dans le dos, relayée par Le Parisien. 

Dans son rapport, l'ONG évoque une enquête menée par l'association anti-discrimination Soutern Poverty Law Center en Alabama (Sud) auprès de 266 travailleurs qui révèle que "80% des ouvriers disent ne pas avoir le droit d'aller aux toilettes quand ils en ont besoin" ou encore que 86% des salariés affirment avoir "moins de deux pauses-pipi par semaine". Ceux qui oseraient demander à leurs supérieurs la permission de se soulager obtiendraient pour réponse moqueries, menaces de sanction voire de renvoi. Un refus qui s'explique par la pression exercée sur les chefs de lignes pour "maintenir la vitesse de production", selon l'Oxfam.

Nous vérifions que nos réglementations sur les toilettes sont appliquées

Tyson Foods

Pourtant, l'ONG rappelle que le secteur volailler américain "affiche aujourd'hui des bénéfices record", tandis que "les ouvriers gagnent de faibles salaires, souffrent de taux élevés de blessures et maladies, évoluent dans des conditions difficiles". Tyson Foods, Pilgrim's, Perdue et Sanderson Farms, les quatre poids lourds de cette industrie, sont particulièrement montrés du doigt. Tyson Foods a répondu dans un communiqué "ne pas tolérer le refus des demandes d'aller aux toilettes" dans ses usines. "Nous sommes inquiets de ces accusations anonymes et bien que n'ayons pour l'instant pas de preuves qu'elles soient vraies, nous vérifions que nos réglementations sur les toilettes sont appliquées", ajoute le groupe américain. 

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