António de Oliveira Salazar : l'histoire derrière la farce grotesque de la chute de son régime
2 min de lecture
António de Oliveira Salazar : l'histoire derrière la farce grotesque de la chute de son régime
PODCAST - Cet économiste discret va se révéler être un dictateur sans pitié, au Portugal. Pendant 40 ans, personne n’osera contredire cet homme qui instaure la terreur… Jusqu’à lui faire croire qu’il dirige encore le pays après son AVC.
Photo datant de 1968 du président portugais António de Oliveira Salazar
Crédit : AFP
António de Oliveira Salazar : de l'économiste portugais discret au dictateur sans pitié
00:18:31
"Le fidèle" Heinrich Himmler, bureaucrate de la mort au cœur de la machine nazie
00:21:08
Adolf Hitler, du marginal au plus grand criminel de l'Histoire (1/2)
00:16:59
Adolf Hitler, des portes du pouvoir, à la mise en place d'une idéologie mortifère (2/2)
00:26:19
Philippe Pétain, de l'homme providentiel au traître
00:24:59
Joseph Darnand, "bourreau des Français" et un des pires collabos du régime de Vichy
Le 28 avril 1969, António de Oliveira Salazar brise le silence. Après des semaines de rumeurs, le dictateur, qui mène d'une main de fer le Portugal depuis presque 40 ans, prononce le jour même de ses 80 ans un discours retransmis en direct à la radio et à la télévision portugaise. Il ne parle que quelques minutes, dit des banalités, mais cela prouve qu'il est toujours vivant.
Il faut dire qu'il se remet doucement de l'AVC qui l'a touché à la fin de l'été dernier. Autant dire que la faucheuse est passée tout près de lui : il est resté plusieurs semaines à l'hôpital avant d'en ressortir très diminué.
L'homme fort du Portugal, qui vit désormais isolé dans sa petite chambre du manoir de São Bento, sa résidence officielle sur les hauteurs de Lisbonne, est à moitié paralysé et n'a que quelques heures de lucidité par jour. Son visage est pâle, il est amaigri, son regard est vide et son ton hésitant.
Des interlocuteurs qui jouent la comédie
Malgré tout, ce vieux despote s'accroche au pouvoir, faisant croire que tout va bien. Mais le plus pathétique dans cette prise de parole, qui est d'ailleurs un adieu, car plus jamais il ne s'exprimera devant son peuple, c'est qu'en avril 1969, Salazar n'est plus président du Conseil, un poste qu'il a pourtant occupé pendant 36 ans. Il a été remplacé par un général, Marcelo Caetano. Mais ça, il ne le sait même pas.
Personne n'a osé lui dire par peur de son courroux ou pour ne pas que la nouvelle soit fatale à ce vieillard devenu si fragile. Même sa gouvernante, qui le connaît depuis tant d'années, a gardé le silence. Du coup, Salazar croit toujours qu'il mène le Portugal à la baguette et que son AVC n'a rien changé.
Il reçoit, écrit, donne des directives face à un parterre d'interlocuteurs qui l'écoutent et font semblant d'accomplir leur mission. Une farce carrément grotesque qui va encore durer plus d'un an. Jusqu'à sa mort, le 27 juillet 1970, à l'âge de 81 ans, personne ne lui dira la vérité, tout le monde jouera la comédie. Une sacrée ironie quand même pour un dictateur qui ne s'amusait pas et ne riait jamais.
>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Éric Brunet retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des
notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous
désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre
équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio