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"The Handmaid's Tale", une dystopie glaçante et passionnante

ON L'A VUE - Conte d'une démocratie devenue tyrannie, "The Handmaid's Tale" s'intéresse à la position des femmes dans la société et rappelle que rien n'est jamais acquis.

Elizabeth Moss tient le rôle principal dans "The Handmaid's Tale"
Elizabeth Moss tient le rôle principal dans "The Handmaid's Tale"
Crédit : George Kraychyk/Hulu
Laure-Hélène de Vriendt
Laure-Hélène de Vriendt

La liberté n'est jamais acquise. C'est le message fort porté par la série The Handmaid's Tale : la servante écarlate, qui débute mardi 27 juin sur OCS Max. Adaptée du roman du même nom de Margaret Atwood, elle est un succès critique et public aux États-Unis depuis son arrivée sur la chaîne Hulu en avril dernier. Dystopie glaçante sur un futur qui n'est pas si éloigné de nous, elle est une des séries les plus abouties de ces derniers mois.

Dans la nouvelle République de Gilead, sur le continent américain, une catastrophe biologique a rendu la majorité des femmes stériles et le taux de natalité n'a jamais été aussi bas. Pour assurer sa longévité, cette nouvelle nation a privé les femmes de leur statut de citoyenne et de leurs libertés. Elles sont désormais séparées en trois catégories, en fonction de leur "utilité" pour la République. 

Une société dans laquelle les femmes sont toutes esclaves

Alors que le pouvoir est placé entre les mains des hommes, les femmes sont cantonnées au foyer et à la reproduction. Les Épouses sont les femmes des dirigeants, les Marthas s'occupent de la cuisine et de l'intendance et les Servantes sont dédiées à la reproduction des élites. Ces dernières sont affectées au sein des familles des dirigeants pour mettre au monde leurs enfants. L'héroïne, Offred, est l'une d'entre elles.

Offred est assignée à la maison du commandant Fred Waterford et de sa femme Serena Joy. Sa vie est régie par des règles très strictes, qui l'exposent à la mort si elle ne les respecte pas. Elle est une esclave sexuelle et doit, une fois par mois, se soumettre à une "cérémonie" pour la reproduction, en réalité un viol organisé et légalisé. Alors pour ne pas sombrer dans la folie, pour ne pas oublier qui elle est, June se souvient du "temps d'avant", celui avec son mari Luke et sa fille Hannah.

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Dans ce quotidien encadré par les hommes, les Servantes ne se déplacent qu'à deux, pour faire leurs courses et pour se promener, seules distractions qui leur sont accordées. Elles assistent à l'accouchement d'une des leurs, se félicitent de l'arrivée d'un nourrisson et dénoncent celles qui vont à l'encontre de la morale de la République. Elles sont définitivement seules. Aucune aide ne peut leur être apportée : les médecins en faveur de la contraception, les religieux en opposition à la nouvelle doctrine et les intellectuels ont été éliminés lors de grandes purges. 

Ne restent que des soumis au pouvoir, et ceux qui font semblant pour survivre. Dans cette société où tout le monde s'espionne, Offred redoute surtout les Yeux, ces espions du gouvernement qui travaillent sous couverture. Elle sait qu'elle en a dans sa maison en la personne de Nick, l'homme à tout faire du commandant Waterford. 

Un univers glaçant sublimé par l'actrice Elisabeth Moss

Le récit fait par Offred, seule voix off de la série, est prenant. Un univers glaçant sublimé par un cadrage maîtrisé, qui privilégie les gros plans sur les visages de ces femmes qui ont perdu toute identité. La lumière est blafarde et un nuage gris semble s'être abattu sur la République de Gilead. Seules les tenues rouges des Servantes viennent rompre cette atmosphère en sépia.