Avec son troisième volet qui provoque une ruée dans les salles obscures, la saga de films horrifiques Terrifier et son clown muet assoiffé de sang est en train de devenir culte. Dernière médaille en forme de bénédiction : une interdiction rarissime aux spectateurs mineurs, un "interdit aux moins de 18 ans" qui permet à Terrifier 3 (actuellement en salles) de créer le phénomène et d'attirer à lui les fans et un nouveau public de curieux en manque de sensations fortes.
Terrifier est, à l'heure actuelle, un petit miracle comme seul le cinéma de genre est capable de produire. Le premier film sorti en 2017 avait un budget ridicule de 35.000 dollars. L'histoire tenait dans un mouchoir de poche : pendant la nuit d'Halloween, plusieurs jeunes femmes sont poursuivies par un clown au sourire terrifiant, Art, tueur que l'on retrouvera dans tous les volets. Aucun grand nom à l'affiche. Résultat au box-office : 416.322 dollars. Le deuxième volet continuera de changer l'hémoglobine en or : 250.000 dollars de budget.... et 15,7 millions de recettes.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, à la mi-octobre 2024, le film compte déjà 240.000 entrées. Pour un film d'horreur, c'est exceptionnel. Pour le plaisir de la comparaison, il faut savoir que le précédent volet, apprécié de la critique, n'avait fait que 70.000 entrées dans nos vertes contrées. Deux éléments permettent d'expliquer ce bond : l'interdiction aux mineurs habituellement réservée aux productions pornographiques et un excellent bouche-à-oreille propulsés par les avis "terrifiés" des spectateurs sur des réseaux sociaux particulièrement prescripteurs comme TikTok. Les 138 salles qui programment le film partout en France affichent complet à chaque séance.
Pourquoi le film a-t-il écopé de cette interdiction (finalement bienvenue pour les producteurs) ? C'est là, l'une des forces de Terrifier : son goût pour le gore encore jamais vu. La saga s'amuse régulièrement à rechercher des actes d'une barbarie inouïe et n'hésite pas à en faire pleinement profiter son public. Dans Terrifier, ne comptez pas sur la réalisation pour faire quelques ellipses polies lorsque les corps sont démembrés de la pire des manières. Terrifier donne à voir et en gros plan et en longueur.
Outre ce goût pour la violence et le sadisme de son personnage principal, Terrifier se distingue aussi dans la mer des "slashers" (genre de films d'horreur où l'acte meurtrier, en général à l'arme blanche, est au cœur de l'intrigue) américains par ses victimes. Le vilain clown ne connaît pas de limites et Terrifier n'hésite pas à torturer et sacrifier des enfants par exemple. Une limite qui n'est que très peu franchie dans le milieu de l'horreur.
Tronçonneuse, éviscération, démembrement, hémoglobine, nécrophilie, torture... Terrifier ne manque pas d'imagination pour provoquer le malaise. Une victime peut par exemple, dans la même scène, se faire trancher un œil, scalper avec de mauvais ciseaux, briser les os, arracher les doigts... avant de se faire arroser de sel.
La petite touche en plus qui fait plonger le film dans l'absurde (pour qui n'aura pas fermé les yeux). Le choc est l'une des forces du film. Un choc très rapidement érigé en gage de qualité par les producteurs qui n'hésite pas à communiquer allégrement sur les spectateurs qui doivent quitter la salle face au macabre spectacle ou s'évanouissent pendant les projections.. Victor Lamoussière, un des trois distributeurs du film en France, ne se cache pas derrière son petit doigt et reconnait sur RTL que cette ultra-violence est dans l'ADN de la saga. Mais, pour lui, cette cruauté érigée en spectacle a une valeur cathartique pour le public.
"Nous proposons au spectateur une expérience de cinéma. Quand on va voir un Terrifier en salles, les gens se marrent. On vit dans un monde où les actualités, les infos, les news sont tellement parfois assez terribles, tellement violentes d'elles-mêmes..., note-t-il. Je crois que ça fait du bien, je crois que c'est très sain finalement d'aller dans une salle de cinéma à 500 et aller tous rigoler ensemble un petit peu de la violence. Tout se passe très bien et je pense que ça sert à ça le cinéma".
En effet, Terrifier assume d'en faire des caisses et ne joue absolument pas sur le réalisme ou l'angoisse. Le clown muet est par de nombreux aspects un personnage presque comique. Le sang est rouge vif. Le cadre, d'Halloween ou de Noël pour le dernier volet, permet aussi de se mettre à distance très facilement. Personne n'y croit et c'est pour cette raison que les cris se mêlent bien souvent aux rires pendant les projections. Avec Terrifier, on joue à se faire peur... mais on n'enchaîne pas les cauchemars pour autant une fois la séance terminée.
Le succès est tel qu'une centaine de nouvelles copies ont été proposées dès ce 16 octobre dans les salles françaises. Un quatrième volet de la franchise est déjà dans les cartons.
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