"Sex and the City" peut-elle se passer de Kim Cattrall alias Samantha ?

L’annonce est tombée comme un couperet. Sex and the City, forte de six saisons cathodiques et déjà deux long-métrages, ne reviendra finalement pas une troisième fois dans les salles obscures. En cause ? Kim Cattrall, alias Samantha Jones, ne souhaiterait pas rempiler, aspirant à un meilleur traitement pour son personnage pour les uns, étant simplement passée à autre chose selon d’autres.

Ce à quoi, le showrunner Ryan Murphy (American Horror Story, Glee) a une solution des plus radicales. "Refaites un casting pour Samantha", a-t-il suggéré, samedi 7 octobre, lors d'une table ronde organisée dans le cadre du New York Festival.

"Je ne comprends pas ! Écoutez, j'aurais été dévasté si j'avais créé quelque chose comme ça, que 95% de l'équipe avait dit ‘Oui, faisons-le’, mais que finalement ça ne pouvait pas se faire", a-t-il précisé. Les choses sont-elles aussi faciles ? Faut-il juste trouver une autre actrice pour relancer la machine glamour qui a fait les beaux jours de HBO ?

Un rôle indissociable

Pour sûr, le cinéma américain ne manque pas d’actrices aussi drôles que piquantes, sexy qu’élégantes. On pourrait ainsi imaginer sans trop de peine des actrices comme Amy Schumer, Melissa McCarthy voire même Jennifer Lawrence ou Rachida Jones rejoindre la troupe délurée de Sex and The City. Enfin, en fermant les yeux sur le fossé générationnel entre Sarah Jessica Parker (52 ans) et J-Law (27 ans) bien sûr.

C’est un fait : peu d’actrices partageant le même âge que Kim Cattrall (61 bougies) sont de la même trempe. N’oublions pas que le personnage de Samantha, à défaut d’être la grande sœur exemplaire, est la conseillère expérimentée (davantage sur le plan sexuel que sentimental, certes) des trois autres new-yorkaises.

Dès lors, une "jeunette" ne serait que peu crédible…Question d’âge à part, si Kim Cattrall a si peu brillé loin de la série pailletée, c’est pour une simple et bonne raison : elle est devenue indissociable au personnage nymphomane de Samantha Jones. En six saisons sur la petite lucarne et deux longs-métrages, la comédienne a su imposer sa patte, son sex-appeal nonchalant ainsi que son timbre si particulier, mettant en valeur un texte déjà diablement bien écrit.

Revenir sans elle ?

Alors, que faire ? Supprimer le personnage, pour la survie de l’itération ainsi que le plaisir des fans ? La chose ne serait pas une première à Hollywood : de nombreuses séries et films se voit rebootés ou parés de suites sans certaines de leurs vedettes fétiches. Dans le même genre, la saga Bridget Jones a bien hérité d’un troisième chapitre sans sa tête d’affiche Hugh Grant.

D’autant plus que son éviction ne devrait pas être particulièrement difficile à justifier dans le scénario, les épisodes du programme télé (ainsi que les films) n’étant pas interdépendants les uns aux autres. Les showrunners n’auront alors qu’à prétexter un petit voyage au personnage de Samantha, et le tour est joué…

Seulement voilà, quelle saveur aurait un brunch ne réunissant que Carrie, Charlotte et Miranda ? Imaginez un peu le tableau : Charlotte répétant à l’envie quel bonheur le mariage et les enfants lui ont apporté, l'avocate Miranda évoquant, non sans sarcasme, ses derniers procès et Carrie, fidèle à elle-même, regrettant le Mister Big passionné des débuts qu’elle a échangé contre un mari pantouflard. Un peu morne comme portrait de famille, vous ne trouvez pas ?

Un personnage disruptif

Indéniablement, le personnage de Samantha apportait une respiration comique ô combien salvatrice au sein des discussions. Si Sarah Jessica Parker et ses consœurs ne manquaient pas de jolies saillies, les plus inoubliables punchlines restaient la marotte de la doyenne, capable de parler d’éjaculation féminine en plein repas, sans crier gare. Bon appétit !

Enfin, étant la dernière du groupe à être restée célibataire, les autres filles ayant troqué leur vie sexuelle déjantée contre un mode de vie plus "conventionnel et rangé", Samantha était la seule alternative aux carcans sentimentaux de la société. Un comble quand on sait que la série s’époumonait, à ses prémisses, à prouver que le célibat passé un certain âge n’était pas une tare mais parfois un choix parfaitement assumé.

Tous les personnages (même secondaires !) ayant entre temps passé la bague au doigt ou presque, Samantha était l’unique a encore et toujours résisté à l’envahisseur, soit la présumée obligation d'être en couple pour être épanoui. Et rien que pour ça, le protagoniste mériterait bien un spin-off tout à sa gloire. Mais comme Kim Catrall peine déjà à vouloir retourner dans le programme initial.

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