Festival de Cannes : pourquoi une énorme boulette a eu de grosses conséquences sur la palme d'or

Les histoires folles du festival de Cannes, il en existe des tas ! Mais connaissez-vous celle-ci, arrivée lors de l'édition de 1980 et qui a eu de lourdes conséquences sur la remise des palmes d'or, au pluriel...

La cérémonie de clôture de la 33e édition du festival de Cannes avec la remise exceptionnelle de deux palmes d'or, le 23 mai 1980

Crédit : Raph GATTI / AFP

C’est hier, mardi 13 mai, qu’a débuté la 78ème édition du Festival de Cannes, événement historique du cinéma qui a connu son lot d'imprévus au fil des années. En voici un, arrivé en 1980.

Cette année-là, le grand réalisateur américain Douglas Sirk, maître du mélo des années 50, est choisi pour être président du jury. On demande alors à un assistant de le contacter pour savoir s’il est d’accord. Le problème est que cet assistant ne se révèle pas si bien calé que cela en cinéma. En voyant le nom Douglas Sirk, sur le papier, il pense qu’il y a eu une coquille et qu’il doit se mettre en contact avec Douglas Kirk. Ou plutôt Kirk Douglas, le papa regretté de Michael.

Il appelle l’agent de l’acteur, qui évidemment est ravi qu’on ait pensé à lui. D'une part car il a déjà fait partie du jury, mais pas en tant que président. Et d'autre part puisque c’est à Cannes qu’il a rencontré en 1953 Anne Buydens, sa deuxième épouse qui travaillait alors pour le Festival. Il accepte ainsi de devenir le président du jury de Cannes...

Deux palmes pour le prix d'une !

Comme les organisateurs se sentent un peu honteux, ils n’osent pas lui dire que c’est une erreur. La star de « Spartacus » déboule donc à Cannes. Et je peux vous dire que sur la Croisette, on va regretter Douglas Sirk !

Kirk Douglas va se faire remarquer, et pas forcément de la meilleure des manières. Lui, le président, veut que la Palme d’Or aille au film américain All that Jazz de Bob Fosse. Alors que son jury, lui, penche majoritairement pour Kagemusha du japonais Akira Kurosawa. Alors qu’un nouveau vote va être organisé, vote qui aurait sans doute fait pencher la balance en faveur du film nippon, Kirk Douglas s’enferme dans sa chambre et fait dire qu’il est malade. Alors qu’évidemment pas du tout.

Résultat, le vote n’a pas lieu et le Festival de Cannes décerne cette année-là deux Palmes d’Or, une pour « Kagemusha » et une pour All that Jazz. Et sans doute à l’assistant du Festival la Palme de la bourde la plus lourde de conséquences !

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