C'est l'actrice française apparemment incontournable, autant dans le cinéma hexagonal qu'à Hollywood. Marion Cotillard est partout. Du cinéma français, québécois, américain et carrément hollywoodien, la comédienne tient dans ses mains un large panel de films tous différents les uns des autres. Mercredi 21 décembre, elle est à l'affiche d'Assassin's Creed, l'adaptation du jeu vidéo éponyme. Une nouvelle grosse production outre-Atlantique, quelques mois seulement après son rôle dans Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, et quelques semaines avant la comédie française signée Guillaume Canet, Rock'n Roll.
Le spectateur a pris l'habitude avec Marion Cotillard de se faire balader entre différents genres cinématographiques, sans trop de rapport les uns avec les autres. De Taxi à Alliés en passant, évidemment, par La Môme, Marion Cotillard excelle dans le changement de rôle et style.
Le premier rôle dont on se souvient, c'est bien celui de Lily. La copine un peu méfiante et impatiente du chauffeur de taxi fou dans la saga produite par Luc Besson. Le premier volet sort en 1998. Ce rôle secondaire est toutefois mémorable, car elle est l'un des deux seuls personnages féminins du film - avec Petra - et a sans doute marqué toute une génération de jeunes français. Tout en poursuivant la saga, Marion Cotillard fait de multiples apparitions dans des films français, et même un film américain avec un petit rôle dans Big Fish de Tim Burton.
Mais c'est avec Jeux d'enfants qu'elle continue à se forger un nom dans le cinéma français, et montre qu'elle est capable de jouer la comédie comme les larmes. Elle en refera la démonstration à plusieurs reprises dans différents rôles à venir. Elle prend par exemple les traits d'une amante sanguinaire dans Un long dimanche de fiançailles. En attendant la suite, les comédies légères se poursuivent avec également Dikkenek en 2006, comédie belge assez absurde et portée par un François Damiens impeccable. Elle y joue le rôle de la maîtresse libertine, lesbienne, droguée et un poil folle, comme le rappelle cette scène au musée de la sécurité routière et cette réplique culte :
Tout ça, c'était avant 2007. Avant le film qui va marquer le plus grand tournant de sa carrière, à la fois française et internationale. Marion Cotillard interprète Édith Piaf à la perfection dans La Môme d'Olivier Dahan. Acclamée par la critique, encensée par le public, la jeune comédienne de 31 ans prend toute la place dans le biopic consacré à l'interprète de La Vie en Rose, malgré un casting costaud à ses côtés : Gérard Depardieu, Clotilde Courau, Pascal Greggory, Emmanuelle Seigner...
Marion Cotillard incarne et vit son rôle à un point tel qu'elle a eu du mal à s'en détacher, confiait-elle en août 2014 allant jusqu'à expliquer qu'elle avait été hantée par le fantôme d'Édith Piaf. Un fantôme qui lui vaut tout de même d'être récompensée entre autres du César de la meilleure actrice, du même Golden Globes et l'ultime Oscar de la meilleure actrice. Un réel tournant pour sa carrière qui prend une toute autre tournure internationale, mais ne l'empêchera pas de poursuivre son chemin dans la légèreté et les films d'auteur.
Les noms de grands réalisateurs s'accumulent à son CV de plus en plus garni. Elle parvient à trouver un véritable équilibre entre ses rôles hollywoodiens et ses rôles de cinéma d'auteur. Ainsi, ses fans ont eu le plaisir de la découvrir au côté d'Owen Wilson dans Midnight in Paris du grand Woody Allen. Plus récemment, elle était au casting du dernier Xavier Dolan, Juste la fin du monde, Grand prix du Festival de Cannes.
Côté blockbusters, la liste est longue. Dès 2009, elle s'embarque dans des productions hollywoodiennes et partage l'affiche avec les plus grands acteurs de son époque comme Johnny Depp dans Public Ennemies, Daniel Day-Lewis dans Nine, Leonardo DiCaprio dans Inception, Christian Bale dans The Dark Knight Rises, Matt Damon dans Contagion, Clive Owen dans Blood Ties et plus récemment Brad Pitt dans Alliés.
Malgré une carrière à l'internationale, Marion Cotillard n'oublie pas le cinéma qui l'a fait connaître. Elle jouit alors d'une liberté de choix assez extraordinaire et parvient à combiner ses rôles de super-productions avec des personnages plus profonds. Le cinéma français continue de lui faire une belle place. Notamment le cinéma d'auteur. Jacques Audiard en fait une cul-de-jatte mal lunée et au caractère bien trempé dans De Rouille et d'os, nommé pour la Palme d'or en 2012. Deux ans plus tard, elle endosse le rôle difficile d'une salariée menacée par le chômage dans Deux jours, une nuit des frères Dardenne, lui aussi en lice à Cannes en 2014. Puis en 2016, c'est Nicolas Garcia qui lui offre son rôle principal dans Mal de Pierres.
La carrière de Marion Cotillard n'est pas prête de s'arrêter. Déjà trois films sont prévus pour l'année prochaine. Rock'n'Roll de et avec Guillaume Canet, The Libertines avec Johnny Depp et Les Fantômes d'Ismaël d'Arnaud Desplechin... Soit une sélection qui reste fidèle à sa carrière jusqu'ici.