Les frères Dardenne et l'actrice Marion Cotillard ont parlé cinéma à Los Angeles ce vendredi lors d'une projection au festival AFI de Deux jours, une nuit, avec en ligne de mire les Oscars. Cette chronique sociale avec une Marion Cotillard bouleversante en ouvrière de la banlieue de Liège (Belgique) dont l'emploi dépend de ses collègues, avait fait sensation au dernier Festival de Cannes.
Deux jours, une nuit représente la Belgique dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger, aux côtés de 82 autres pays. Lors d'une projection spéciale au festival de l'American Film Institute (AFI), du 6 au 13 novembre à Los Angeles, Luc et Jean-Pierre Dardenne, lauréats de deux Palmes d'Or à Cannes pour Rosetta et L'enfant, ont expliqué comment ils obtiennent à l'écran l'impression de réalisme brut et cru, presque documentaire, qui caractérise leur cinéma. "Nous essayons de ne pas être dans la démonstration de la performance, dans le côté virtuose", a souligné Luc Dardenne en réponse à des questions du public.
"On n'essaie pas de copier la réalité. Pour que ça y ressemble à l'écran, on doit (au contraire) supprimer, élaguer beaucoup de gestes de la vie courante", a-t-il détaillé. "Quand on construit notre scénario, notre histoire, on pense à des moments dramatiques mais aussi à des moments où on regarde simplement évoluer l'acteur, comme un être humain que l'on suit", a poursuivi le réalisateur.
On n'essaie pas de copier la réalité
Les frères Dardenne
En choisissant Marion Cotillard pour interpréter le personnage central de Deux jours, une nuit, l'ouvrière Sandra, c'était "la première fois qu'on travaillait avec une star", a admis Jean-Pierre Dardenne. Il a rendu hommage au fait que "la star ait su s'effacer derrière Sandra. Les grands comédiens savent disparaître", a-t-il fait valoir.
A ses côtés, Marion Cotillard, oscarisée en 2008 pour son interprétation d'Edith Piaf dans La môme, a affirmé que sa collaboration avec les réalisateurs belges avait été "l'une des meilleures" de sa carrière "si ce n'est la meilleure". Elle a loué leur travail minutieux pour parvenir au résultat qui semble si naturaliste à l'écran : une longue période de répétitions, énormément de prises en plan séquence : "30, 70, 80 parfois". Et un perfectionnisme très poussé.
"Dans les scènes où je pleure, par exemple, ils veulent que je commence à pleurer en nouant ma chaussure droite, pas la chaussure gauche", a-t-elle raconté. Invitée à comparer la façon de tourner des films en Europe et aux Etats-Unis, elle a remarqué que les comédiens sont "peut-être un petit peu plus libres" en Europe.
Les deux réalisateurs et la comédienne vont participer ce samedi soir au prestigieux bal des Governors Awards, auquel participe le Gotha d'Hollywood: l'occasion de donner de la visibilité à leur film alors que la "saison des prix" approche à grand pas. La route est encore longue pour les aspirants à l'Oscar du film étranger : une "short-list" d'une dizaine de films sera annoncée aux alentours du mois de décembre, avant l'annonce des nominés dans toutes les catégories le 15 janvier, et la remise des Oscars le 22 février.
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