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Michel Piccoli le 29 août 2014 à Venise, en Italie
Crédit : GABRIEL BOUYS / AFP
Il était l'acteur fétiche de Claude Sautet, il a tourné avec les plus grands, de Jean Renoir à Agnès Varda en passant par Alfred Hitchcock et Costa-Gavras : Michel Piccoli est décédé à l'âge de 94 ans, a annoncé ce lundi 18 mai sa famille à l'AFP.
"Michel Piccoli s'est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d'un accident cérébral", indique ce communiqué de la famille transmis à l'AFP par Gilles Jacob, ami de l'acteur et ancien président du Festival de Cannes.
Également producteur, réalisateur et scénariste, Michel Piccoli était autant à l'aise sur un plateau de tournage que sur une scène de théâtre. Avec plus de 70 ans de carrière, il a joué dans plus de 200 productions au cinéma ou à la télévision et dans une cinquantaine de pièces de théâtre et a été récompensé de quatre prix dont celui d'interprétation masculine lors de la 33ème édition du Festival de Cannes pour son rôle dans Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio, sorti en 1980.
Né le 27 décembre 1925 à Paris, il dira de ses parents, "musiciens sans passion", qu'ils lui ont "servi de contre-modèle". Cette famille qu'il a décrite "égoïste, raciste et franchouillarde" a probablement pesé dans son rejet de la bourgeoisie. Très vite, il prend des cours de théâtre et débute au cinéma dans Le Point du jour de Louis Daquin. Parallèlement, il commence sur les planches, notamment avec la compagnie Renaud-Barrault.
En 1945, à la Libération, il a 20 ans. L'époque lui donne sa chance. À Saint-Germain-des-Prés, il fait des rencontres : Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Juliette Gréco - qu'il épousera en 1966 -, des réalisateurs dont Luis Buñuel. Question d'époque aussi, il devient compagnon de route du Parti communiste. Un engagement à gauche qu'il gardera sans jamais s'encarter, affichant parfois son soutien (à François Mitterrand en 1981, à Ségolène Royal en 2007).
Remarqué pour la première fois au cinéma avec Le Doulos de Jean-Pierre Melville (1962), il devient célèbre l'année suivante avec Le Mépris. Il tourne ensuite énormément, fait la navette entre la France et l'Italie et étreint à l'écran nombre d'actrices: Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et Romy Schneider.
Il devient aussi un des acteurs fétiches de Buñuel (Le Journal d'une femme de chambre, Belle de jour, Le Charme discret de la bourgeoisie) chez qui il incarne des personnages troubles, puis de Claude Sautet dans les années 70 (Les Choses de la vie, Max et les ferrailleurs, Vincent, François, Paul... et les autres), qui fait presque de lui une incarnation des Trente glorieuses.
Michel Piccoli brisera ensuite son image de séducteur au front dégarni et se jette dans des rôles aux profils débridés, dont celui d'homosexuel suicidaire dans La Grande Bouffe de Marco Ferreri (1973), qui fit scandale sur la Croisette par ses scènes orgiaques et scatophiles.
On l'a vu pour la dernière fois au cinéma dans Holy Motors de Leos Carax en 2012, Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais ou encore Le Goût des myrtilles de Thomas de Thier la même année.
Visages multiples donc et talent unique : Michel Piccoli était inquiétant, séduisant, exubérant au cinéma, très engagé aussi dans sa vie citoyenne mais dans le privé, tous témoignent d’une grande douceur : peut-être sa facette la moins connue…
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