INVITÉE RTL - Fronde des acteurs contre les plateformes : "Avoir de telles signatures, c'est un signe", assure Anne Bouvier

André Dussolier, Karine Viard, Benoît Magimel… 7.000 acteurs signent une tribune pour une juste rémunération par les plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon. Ils demandent la stricte application des textes. 

Depuis 2019, une directive européenne indique que les artistes interprètes doivent être rémunérés selon la diffusion de leurs œuvres sur les plateformes. Plus elles sont regardées, plus les acteurs devraient être payés. Mais la loi de 2021 n'est toujours pas appliquée, car les parties n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Les artistes sont donc payés au forfait et le salaire est le même selon le nombre de vues. Les signataires demandent de toucher de l'argent proportionnellement au succès du programme et en fonction du nombre de saisons. 

"Cette loi est déjà appliquée en Italie. […] Elle est appliquée aussi en Suisse, elle est appliquée en Espagne, elle est appliquée en Allemagne et elle n'est toujours pas appliquée en France", a regretté Anne Bouvier, actrice et présidente de l’Adami, qui gère les droits des artistes, invitée de RTL, lundi 13 mai. 

"On n'a pas de marge de négociation"

Dans l'imaginaire collectif, les acteurs seraient déjà trop payés. "Des nantis, il y en a 50 et puis il y a tous les autres qui participent", a-t-elle ajouté. Un acteur, médiatisé ou non, touche très peu d'argent, même si la série est regardée des centaines de milliers de fois. 

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"Ce sont des forfaits qui sont négociés en amont, donc on ne sait pas si la série va être un succès ou pas. Bien sûr, si on est un Omar Sy, qu'on joue Lupin sur Netflix, on va pouvoir négocier un gros forfait au départ. Mais, si on n'est pas Omar Sy [...] on n'a pas de marge de négociation", a expliqué Anne Bouvier.

Elle a estimé que le succès d'une série était "collégial" et qu'il était normal "que tout le monde tire son épingle du jeu". Pour la présidente de l'Adami, la gronde actuelle est tout à fait nouvelle. "Avoir de telles signatures aujourd'hui, c'est un signe", a-t-elle alerté. Concernant une possible grève, elle a conclu en disant : "On a entendu des rumeurs qu'on n'avait jamais entendues".