Edouard Baer a un talent pour l'improvisation, maintes et maintes fois prouvé à travers ses différentes performances au cinéma, à la radio ou au théâtre. Il le prouve une fois encore sur scène au théâtre, dans une nouvelle pièce, Le Journal de Paris. Après Namur ou Arles, son journal est dans la capitale. C'est une pièce un peu loufoque qu'Edouard Baer, joue avec beaucoup de monde.
Il y a au total 36 personnes : humoriste, jongleur, chanteurs, danseurs, acteurs et des
inconnus qu'Edouard Baer a parfois découverts dans la rue. Le résultat
est foutraque et difficile à résumer. C'est au théâtre de la
Porte Saint-Martin, jusqu'au 15 février. "C'est une sorte de collage
d'atmosphère et de gens. Ce sont des choses que j'aime moi. Donc finalement, ça raconte quand même une atmosphère", explique Edouard Baer.
"Mes textes ne sont pas
écrits. C'est ça qui m'excite aussi, d'avoir un peu peur. Et
puis après, j'écris oralement. L'improvisation, ce n'est pas de rajouter des tartines, c'est d'être de plus en plus précis", raconte-t-il. L'improvisation "ça se travaille. Ce que
je trouve beau dans les monologues, dans les discours ou dans la
poésie, c'est que l'accumulation de parole crée une grâce. Par les mots, on peut amener quelque chose", affirme l'acteur.
Quand on lui dit que sa pièce peut sembler désordonnée, il s'en amuse. "Ce que vous appelez le bordel, moi, j'appelle ça la vie. Je me méfie des gens qui veulent mettre de l'ordre. Je préfère dans les
villes les quartiers trop vivants, les quartiers tagués, où il y a du monde dans la rue. Moi, j'ai très
peur d'un monde où tout le monde sort a des heures précises pour faire
des choses précises", livre-t-il.
Edouard Baer est également devenu parolier récemment puisqu'en 2019, il a coécrit une chanson avec Alain
Souchon, le très joli morceau Presque. "S'approcher d'Alain Souchon c'est dément, c'est le plus grand parolier
français vivant. Ça me
rend fou Souchon. Il m'a fait croire que j'avais écrit cette
chanson avec lui mais ce n'est pas vrai. Il a peut-être gardé une phrase de moi. Mais qu'il m'ait fait
croire ça, c'est pour moi une grâce dingue. Tout à coup, on a l'impression
d'appartenir à l'histoire artistique de ce pays parce que des gens
de ce niveau-là vous considèrent".