C’est le jeu parfait pour ceux qui prétendent faire mieux qu'Unai Emery ou Bruno Génésio. Comme chaque année à la même période, la nouvelle édition de Football Manager est arrivée. Disponible sur PC et tablettes dans sa version finale depuis le 4 novembre, en boutiques ou en digital via la plateforme Steam ou les revendeurs officiels, la référence des jeux de simulation d'entraîneur de football fait son grand retour avec un cru 2017 s’inscrivant dans la continuité de ses prédécesseurs.
L’intérêt du jeu, développé par Sports Interactive et toujours aussi chronophage, n’a pas changé : s’immiscer dans le costume d’un manager (à l’anglaise), en gérant non seulement la tactique de son équipe, les relations avec les joueurs, les médias et les dirigeants, mais aussi les transferts et la recherche de nouveaux cracks, tout en gardant un œil attentif sur les finances du club.
Grâce au travail fourni par 1.300 scouts répartis dans 51 pays du monde, ce sont près de 700.000 joueurs et membres de staff qui sont répertoriés dans l’impressionnante base de données du jeu avec des caractéristiques qui tendent bien souvent à se rapprocher de la réalité. De quoi permettre aux plus fins connaisseurs d’être incollables sur bon nombre de joueurs inconnus du grand public et donc, parfois, de connaître en avance les futurs cadors. De quoi garantir à Football Manager, de toute façon sans concurrence, d’être apprécié du monde du ballon rond et de particulièrement séduire le public français, deuxième derrière le marché anglais à passer du temps sur ce jeu, que RTL.fr a pu tester de nombreuses heures dans sa version bêta.
Mais qu'est-ce que ce Football Manager 2017 a de bien différent par rapport aux précédents ? Difficile à dire car, outre l’évidente et impérative mise à jour de la base de données, ce FM n’a véritablement aucune nouveauté marquante à faire valoir. Il semble être tombé dans le piège de ces jeux de sport qui peinent à évoluer et innover. Les joueurs les plus attentifs noteront tout de même l’implémentation des nouvelles règles (l’engagement à un seul joueur), l’apparition du spray de l’arbitre sur les coups francs ou encore l’intégration en Angleterre des scénarios pour le Brexit. Ils pourront aussi constater l’introduction d’un module censé simuler un réseau social tel que Twitter. Mais l’idée est franchement mal réalisée. Finalement, les nouveautés les plus intéressantes sont plutôt des améliorations et sont surtout visibles lors des matches en 3D, qui bénéficient de 1.500 animations inédites.
Cet immobilisme ne signifie pas pour autant que le jeu est mauvais, loin de là. “Ce FM 17 est comparable au 2012, qui est probablement l’un des meilleurs de la série”, nous a confié Tom Davidson, analyste football chez Sports Interactive. Et il a sans doute raison. Car les petites retouches dans le moteur de jeu, que seuls les fans aguerris verront d'un coup d’œil, font que les matches sont bien plus réalistes qu’auparavant et que les matches sont plus compréhensibles d’un point de vue tactique, ce qui était un défaut du 2016. Par exemple, le temps des arrières latéraux qui finissaient tous, quel que soit leur niveau, avec une ribambelle de passes décisives et des prestations dignes d'un Ballon d'or est révolue grâce au rééquilibrage de leur apport offensif. Et quelques outils, comme le schéma des combinaisons de passes les plus récurrentes chez l’adversaire, sont les bienvenus et permettent de mieux peaufiner la tactique.
Mais à l’heure où Guardiola ne cesse de bousculer un football qui s’abreuve des inventions tactiques des Simeone, Klopp, Mourinho et autres Bielsa, Football Manager commence à prendre du retard dans les possibilités tactiques, devenues un poil trop limitées et rigides. “C’est difficile pour un jeu de reproduire vraiment ce que fait Guardiola”, se défend-on néanmoins chez Sports Interactive. C’est vrai. Mais à quand la possibilité, par exemple, d’avoir très clairement un plan tactique pour le jeu avec ballon, et un autre pour le jeu sans ballon ? D'après Sports Interactive, il faudra patienter plusieurs années. En attendant, les joueurs devront se contenter de ce Football Manager qui est intrinsèquement très bon, ne souffre d'aucun défaut très gênant, mais se repose un peu trop sur ses lauriers.
- Les progrès du moteur de match
- Disparition des énormes lacunes (les latéraux ont retrouvé un niveau décent)
- L'ajout d'outils d'analyses de données
- La petite amélioration de la personnalisation de l'entraîneur
- La base de données toujours aussi performante
- L'intégration du Brexit
- L'absence de nouveautés marquantes
- Des possibilités tactiques encore trop rigides
- Une interface graphique de moins en moins claire
- La tentative ratée d'intégrer les réseaux sociaux
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