Après le succès de la
romance érotique illustré, entre autres, par 50 nuances de Grey et ses jeux sado-maso somme toute bien gentillets, voici le triomphe de la
dark romance, l’aventure amoureuse basée sur la maltraitance et la domination
masculine imposées à des femmes soumises voire esclaves.
Le genre est apparu aux
États-Unis il y a une dizaine d'années et il a gagné aujourd'hui la France, en particulier avec la réussite spectaculaire
depuis l'automne dernier d'une trilogie baptisée Captive.
Les 3 volumes se sont déjà vendus à près de 400.000 exemplaires et ont rapporté
8 millions d'euros à l’éditeur HLab, une collection du groupe Hachette.
Le plus étonnant dans cette
affaire, c'est que se cache sous son pseudonyme d’autrice Sarah Rivens une
jeune étudiante algérienne de 23 ans qui vit chez papa et maman à Alger. Elle a
d'abord publié ses textes sur la plateforme de partage de récits Wattpad (20
millions de vues). Le phénomène, relayé par une importante communauté de fans
sur TikTok, a donc fini par attirer l’attention d’une maison d’édition
traditionnelle.
Plébiscitée par des
lectrices plutôt jeunes, entre 16 et 25 ans, la dark romance suscite également de nombreuses critiques.
Il est vrai qu'en pleine révolution féministe, cette littérature perpétuant les
stéréotypes de genres, l'homme brutal, dominateur mais séduisant, la femme
soumise, dépendante mais amoureuse, et mettant en scène des actes d'humiliations,
de violences qui dans la vraie vie tomberaient sous le coup de la loi, a quelque
chose d’étonnamment paradoxal. Certains y voient un recul de l'égalité
Homme-Femme, plus grave une valorisation de la culture du viol. Celles qui la
lisent rétorquent qu’elles savent faire la part des choses entre la fiction et la
réalité. Bref, la dark romance n'a pas fini de faire parler d'elle ni de se
vendre...