Ismaïl Kadaré, l'écrivain albanais qui a défié le totalitarisme communiste, est mort

L'écrivain Ismaïl Kadaré, 88 ans, auteur d'une œuvre monumentale sous la tyrannie communiste d'Enver Hoxha, est décédé lundi matin, 1er juillet, d'une crise cardiaque à l'hôpital de Tirana, la capitale albanaise.

Ismaïl Kadaré au micro de RTL en 2015

Crédit : Bernard Lehut - RTL

INTERVIEW Ismaïl Kadaré était l'invité des Livres ont la Parole en 2015

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Ethnographe sarcastique, romancier alternant grotesque et épique, Ismaïl Kadaré, mort ce lundi 1er juillet à Tirana, a exploré les mythes et l'histoire de son pays, pour disséquer les mécanismes d'un mal universel, le totalitarisme.

L'Albanie a vécu des décennies sous la dictature communiste d'Enver Hoxha, l'une des plus fermées au monde. L’écrivain a fui son pays en 1990 et a trouvé asile à Paris.

Ismaïl Kadaré a connu une notoriété mondiale dès la publication en 1963 de son premier roman Le général de l’armée morte, histoire d’un officier italien envoyé en Albanie pour exhumer ses compatriotes tués pendant la Seconde Guerre mondiale.

D’autres chefs-d’œuvre suivront comme Avril brisé ou Le Palais des rêves. Depuis plusieurs années, Kadaré figurait sur la liste des auteurs susceptibles de recevoir le prix Nobel de littérature.

"La littérature m'a donné tout ce que j'ai aujourd'hui, elle a été le sens de ma vie, elle m'a donné le courage de résister, le bonheur, l'espoir de tout surmonter", déclarait l’écrivain en octobre dernier juste avant d'être élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur par le président Emmanuel Macron en visite officielle en Albanie.

En 2015, Ismaïl Kadaré était l’invité de RTL au micro de Bernard Lehut à l’occasion de la parution du livre La Poupée (Fayard) consacré à sa jeunesse en Albanie et à sa mère "étrange et déconcertante". "Aucun régime politique ne peut empêcher un écrivain d’être lui-même", déclarait-il en forme de résumé d’une vie et d’une œuvre dédiées à la liberté.

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