INVITÉ RTL - Hugo Marchand : "Est-ce que mon corps est efficace pour danser ?"

PODCAST - Dans "Au cœur de la création", Xavier de Moulins reçoit Hugo Marchand, danseur étoile à l'Opéra de Paris. Le Nantais est à l'affiche du ballet "Don Quichotte" à partir du 12 avril à l'Opéra Bastille.

Hugo Marchand, danseur étoile à l'Opéra de Paris

Crédit : JOEL SAGET / AFP

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Hugo Marchand a commencé la danse classique à l'âge de 9 ans au conservatoire de Nantes. Il en a désormais 30 et évolue en tant que danseur étoile à l'Opéra de Paris. Pourtant, à ses débuts, sa morphologie ne correspondait pas forcément aux codes académiques de la danse classique : un corps un peu trop grand, un peu trop rond.

Une dure réalité qui a des conséquences, encore aujourd'hui, sur son rapport au corps : "C'est clair qu'aujourd'hui, ce rapport au corps, il est devenu compliqué aussi par toutes ces phrases que j'ai pu entendre enfant, et même à l'école de danse de l'Opéra de Paris, où même si les mots étaient mieux choisis, on m'a fait comprendre évidemment qu'il fallait affiner le corps, essayer de l'allonger", confie-t-il dans Au cœur de la création, un podcast RTL.

De nouveaux questionnements se sont ajoutés aux précédents : "Est-ce que mon corps est efficace pour danser ? Est-ce qu'il a les articulations ? Est-ce que ma santé me permet de danser des grands ballets de trois heures qui s'apparentent à des marathons en termes d'efforts physiques ? Est-ce que mon corps est suffisamment beau ?", s'interroge-t-il.

Le désir est infini

Hugo Marchand

Le 3 mars 2017, Hugo Marchand est nommé danseur étoile à Tokyo, à l'issue du ballet La Sylphide. Une consécration, après quatorze ans d'efforts et d'abnégation. Une motivation qui ne l'a jamais quitté et qui continue à être alimentée par le désir et l'envie. "En fait, le désir est infini. C'est quelque chose qu'on ne quantifie pas du tout et il est chez moi infini. Et ça me fait pousser des ailes", explique-t-il.

Hugo Marchand doit aussi composer avec l'angoisse, l'appréhension, ce qu'il appelle "la vague" : "C'est une peur viscérale, instinctive, animale même, d'avoir envie de tout quitter et de sortir de scène, de sortir du théâtre et de démissionner, d'arrêter tout. Parce que la peur est trop forte, trop grande par rapport au plaisir que cela me procure", témoigne-t-il.

Ce n'est pas moi qui vais créer du mouvement

Hugo Marchand

L'apprentissage d'une chorégraphie fait appel à trois mémoires : la mémoire physique, la mémoire musicale et la mémoire intellectuelle. Mais le danseur ne se contente pas d'appliquer bêtement une chorégraphie. Il lui donne une âme, il la rend vivante, il l'interprète.

"Ce n'est pas moi qui vais créer du mouvement. Je vais simplement essayer de créer ou d'amener des nuances et d'amener une vision d'un ou d'un personnage ou d'une histoire. Ça, ça prend du temps, ça demande de la réflexion", confie Hugo Marchand à RTL.

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>> Au cœur de la création, un podcast présenté par Xavier de Moulins. Chaque dimanche sur RTL, Dans RTL Dimanche Soir, le journaliste nous emmène à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont décidé de consacrer leur vie à un art. Écrivains, cinéastes, cuisiniers ou encore chanteurs et photographes, ils livrent leurs secrets et vont vous inspirer. Retrouvez l’intégralité de cet entretien en podcast tous les samedis, ainsi qu’un épisode bonus, Les Essentiels, tous les mercredis.

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