Il est l'une des légendes de la littérature américaine d'aujourd'hui. L'écrivain Bret Easton Ellis n'avait rien publié depuis neuf ans et son dernier roman Suites impériales. Il revient avec un livre intitulé White, édité chez Robert Laffont.
Pour les lecteurs, Bret Easton Ellis est d'abord l'auteur d'un livre culte : American Psycho. L'itinéraire sanglant d'un golden-boy de Wall Street, Patrick Bateman, devenu tueur en série. Un roman violent et halluciné sorti en 1991. Une troublante métaphore des années Reagan et de l'argent-roi. Le livre avait été adapté neuf ans plus tard au cinéma avec Christian Bale dans le rôle de l'inquiétant Patrick Bateman.
Et dans American Psycho, l'homme d'affaires qui servait de modèle à Patrick Bateman, c'était Donald Trump, cité plus de 40 fois dans le roman. Aujourd'hui, dans son nouveau livre, White - une sorte d'essai dans lequel Bret Easton Ellis multiplie les réflexions caustiques sur notre époque - il évoque encore à de multiples reprises celui qui est devenu l'hôte de la Maison-Blanche, mais l'écrivain tient un discours sensiblement différent des autres artistes américains excédés par Trump.
"Peu importe ce que je pense de Trump. Je n'ai pas voté pour lui. Il a été élu, il est toujours à la Maison Blanche", note-t-il. "Quand j'ai écrit American Psycho j'en ai fait un personnage comique. Il est toujours une créature comique mais je n'ai pas vraiment d'opinion sur lui. Je pense que l'hystérie sur Trump est excessive. Une grande partie du peuple américain a voté pour lui. C'est dur de vivre entre ceux qui l'aiment et ceux qui le détestent. Les réactions qu'il suscite, des gens et des médias, c'est ça qui m'intéresse", raconte l’écrivain.
Bret Easton Ellis pense que notre époque est marquée par la domination du multimédia, d'Internet et des réseaux sociaux. Des outils qui ont le don d'irriter l'écrivain... et qui l'inspirent pour ce livre, White. Pour lui, la simplification de la pensée sur les réseaux sociaux, le politiquement correct dont ils se font le vecteur, la violence du lynchage quand des voix s'en écartent, tout cela menace ce qui a toujours été le plus précieux pour lui : la liberté de ton, de parole et de créer.
À 55 ans, l'ancien enfant terrible des lettres américaines, qui se définit lui même comme un "râleur" et un "vieux ronchon", est sans doute devenu plus sage et il ne s'est peut-être jamais autant mis à nu que dans White, qui est aussi un livre très personnel. Outre ses réflexions sur la société, il y parle de ses rencontres, de son travail et pour la première fois de son enfance, solitaire et pas très heureuse. Une blessure que l'on sent à l'origine de son besoin d'écrire.
Aujourd'hui, en près de 30 ans qui séparent l'auteur d'American Psycho et celui de White, qu'a appris Bret Easton Ellis ? "J'ai appris à assumer ma personnalité, confie-t-il. Je n'ai jamais vraiment fait partie d'un groupe. J'ai appris avec White qu'il est important d'avoir une voix singulière et de ne pas être censuré par un groupe".
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