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Strasbourg : "Touchez pas à nos jeunes!", un quartier se mobilise contre le jihad

Un douzaine de jeunes Strasbourgeois ont rejoint la Syrie pour y faire le jihad, au grand désarroi de leurs familles et amis, qui, bien souvent, ne comprennent pas leu radicalisation soudaine.

Des habitants d'un quartier de Strasbourg se sont mobilisés samedi contre l'"endoctrinement jihadiste", le 8 février.
Crédit : FREDERICK FLORIN / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Avec pour mot d'ordre "Ne touchez pas à nos jeunes!" sur une banderole, un quartier de Strasbourg s'est mobilisé samedi 8 février contre l'"endoctrinement jihadiste", après le départ pour la Syrie d'une douzaine de jeunes de la cité, dont deux sont déjà morts.

Environ 250 personnes se sont réunies en fin d'après-midi dans un centre socio-culturel de la Meinau, un quartier populaire de la capitale alsacienne. "Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que des enfants ont été trompés, des familles ont été brisées, toute une ville a été traumatisée", a déclaré Mohamed Benanouz, le porte-parole du collectif d'associations à l'origne du rassemblement. "Il ne faut pas céder à la peur, à la haine et à la violence", ni à la "fatalité", mais au contraire multiplier des actions éducatives et des conférences-débats, inciter au dialogue entre les habitants pour "être sensible au silence et au mal-être de ceux qui nous entourent".

"Les jeunes sont déboussolés"

"Les jeunes sont déboussolés, les familles sont dans le désarroi", a confié une femme du quartier, sous couvert de l'anonymat. "Le jihad, ce n'est pas partir en guerre en Syrie, mais respecter les autres, ses parents, son professeur", a-t-elle estimé. Au total, une douzaine de jeunes Strasbourgeois sont partis se battre dans les rangs jihadistes en Syrie ces derniers mois, selon une source proche du dossier. L'un d'entre eux a pu être récupéré in extremis par son père alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion en Allemagne. 

Il y a quelques semaines, la mort de deux frères du quartier âgés de 22 et 24 ans a été annoncée par téléphone à leurs proches, "par des canaux non officiels", a indiqué Benanouz. Le sort de leurs camarades est très incertain. "C'étaient des jeunes du quartier, sans histoires", a récemment confié Saliou Faye, l'imam de la Meinau. "On ne les a pas vus se radicaliser. Cela faisait quelque temps qu'ils ne fréquentaient plus la mosquée. Ce n'est pas chez nous qu'ils ont eu ce discours" jihadiste. D'après les rumeurs qui courent dans le quartier, ces jeunes "allaient beaucoup se documenter sur internet", a précisé l'imam.

"C'était quelqu'un de bien"

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Eric Barrois, l'ancien entraîneur de foot d'un des deux frères tués en Syrie, a fait part de sa même incompréhension et consternation. "C'était un garçon qui avait une très bonne éducation, très poli, très agréable (...). Ce n'était pas un voyou, ni en dehors ni sur le terrain. Il était très apprécié dans le quartier, c'était quelqu'un de bien", a-t-il ajouté.

"Apparemment du jour au lendemain il s'est laissé pousser la barbe et il est passé dans l'autre camp", toujours selon son ancien entraîneur. Devant le centre socio-culturel de la Meinau, sous une pluie battante, l'assistance a observé une minute de silence en hommage aux deux jeunes victimes. Le rassemblement s'est ensuite prolongé à l'intérieur du centre avec une rencontre-débat avec un politologue, un imam ainsi qu'un psychanalyste pour réfléchir sur les raisons conduisant des jeunes Français à s'engager dans la "guerre sainte" contre le régime de Damas. Un rassemblement similaire a eu lieu samedi à Montreuil (Seine-Saint-Denis). 

La France est le pays d'Europe le plus touché par ce phénomène, davantage engendré par une auto-radicalisation sur internet que par des filières de recrutement proprement dites, selon les spécialistes. A Strasbourg "on ne sait pas comment ces jeunes ont été recrutés, s'il y a une filière ou pas", a déclaré Benanouz. Le porte-parole du collectif a encore appelé l'Etat à "faire toute la lumière" sur ce drame, pour que les familles soient informées et que cela ne se reproduise plus, et à renforcer la coopération policière avec les pays limitrophes de la Syrie, notamment la Turquie, par laquelle transitent bon nombre d'apprentis jihadistes. Une information judiciaire sur des filières jihadistes en France, menée par un juge antiterroriste parisien, est en cours, selon une source proche du dossier.

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