Que la force soit avec eux
REPLAY - Le laser mégajoule de Bordeaux est une machine unique en Europe, en offrant un nouvel outil de simulation de dissuasion nucléaire.
Le 4 mai, ou "may the fourth" en anglais, c'est la journée officieuse de Star Wars pour les fans de la saga intergalactique, qui s'amuse avec la proximité de cette date et le fameux "May the force be with you" ("que la force soit avec toi"). Mais c'est la force nucléaire que l'on retrouve ce matin dans la presse, qui revient évidemment sur les derniers déboires d'Areva. Mais pour parler autrement du nucléaire, ce sont les pages sciences du Monde qu'il faut lire ce matin, avec un reportage sur un immense bâtiment de 300 mètre de long, installé sur un espace grand comme 6 terrain de foot près de Bordeaux. Ce n'est pas une centrale nucléaire. Non, c'est le bâtiment qui abrite une incroyable machine où l'on reproduit depuis la semaine dernière des essais nucléaires miniatures.
Le laser mégajoule est une machine unique en Europe. C'est notre nouvel outil de simulation de dissuasion nucléaire. Il est censé mettre la matière dans le même état que le ferait une bombe atomique, mais sans les conséquences des essais sous terrains. Comment ? Eh bien en propulsant un grain de lumière dans plus de 500 mètres de tuyau en zigzag, jusqu'à percuter une cible. Si c'était du basket, explique David Larousserie, ce serait comme "marquer un panier à New York avec un ballon lancé depuis Paris". Sauf que dans le laser mégajoule, le panier est une bille de 2 millimètres de diamètre, remplie d'un mélange de molécules qui doit donc exploser quand la lumière le touche.
Un premier tir a dégagé une puissance d'1.2 milliard de mégawatt pendant un millième de milliardième de seconde, pas de quoi éclairer un bâtiment, mais largement de quoi explorer plusieurs domaines de recherches sur la matière. Le laser mégajoule va créer à terme 3.000 emplois dans la région, et aussi une petite équipe de bénévoles. Car dans une des salles du bâtiment, il y a un élevage d'araignées. C'est leur fil, le plus pur et le plus résistant du monde qui maintient la bille de matière dans le vide.
Que la force soit aussi avec les candidats à la présidentielle
Ou du moins les candidats putatifs, même si pour la presse ce matin ça ne fait plus de doute. François Hollande est entré hier en campagne avec son premier discours de candidat devant la Fondation Jean Jaurès. "Le candidat Hollande entre en campagne" en une du Figaro, "Lui candidat" en une de Libération , "Premier meeting de campagne pour François Hollande" titre Le Parisien - Aujourdh'ui en France, et en une de La Provence : "François Hollande redécouvre son électorat". Parce que ce qui frappe les éditorialistes, c'est que François Hollande ait autant employé le mot gauche hier. Mais le plus drôle, c'est le lieu où François Hollande a tenu son discours, le théâtre du Rond Point à Paris.
"François Hollande tourne à gauche au Rond point", ironise Libération. Étienne de Montety s'en amuse aussi dans Le Figaro, dans sa chronique un dernier mot. "Rond jusqu'à l'embonpoint, le président sait aussi jouer de ses jambes quand il s'agit de flatter rondement une gauche bien mal en point. Hier, il a donc parlé de redistribuer des ronds, un beau geste qui vient à point mais, c'était pour en regagner dans les sondages.
Autre candidat putatif, pas encore déclaré, Nicolas Sarkozy qui entame ce soir un déplacement en Amérique du Sud. "Le tango argentin de Sarkozy" titre Le Parisien, qui prévient l'ancien président : attention les Argentins connaissent tous les paroles de la chanson de Carla Bruni, C'est quelqu'un qui m'a dit. Pourquoi ? Parce que cette musique est celle d'une pub pour une marque de soupes qui passe à la télé argentine, où l'on voit Carla Bruni tisser une histoire d'amour avec un russe autour d'un bouillon. De là à dire que Nicolas Sarkozy va prendre un bouillon.
Que la force soit aussi avec les femmes qui accouchent
Un article du Parisien - Aujourdh'ui en France est consacré à la toute première maison de naissance associative expérimentée en France. Elle est à Paris, elle a ouvert le 1er avril. Elle s'appelle le CALM, acronyme de "comme à la maison", parce qu'on n'y accouche comme à la maison. Ça ressemble à un appartement, et l'établissement vient de mettre en place des ateliers d'écriture sous la houlette d'Isabelle Fruchart, une comédienne écrivain qui veut en faire une pièce de théâtre à terme. L'artiste s'est rendue compte que les récits d'accouchement étaient très rares dans la littérature française, et presque toujours horribles.
Autour de la table ce matin là, une maman est venue écrire avec son mari. Elle explique qu'elle tient un journal intime, mais qu'il y a un trou dedans au moment de son accouchement. "J'ai été engloutie par l'arrivée de l'enfant, je n'ai plus écrit", explique -t-elle. "Écrire fait naître de la conscience", dit Isabelle Fruchart. Elle publiera d'ici quelques semaines les textes des parents qu'elle a recueillis. Ce matin là, il y avait aussi à l'atelier d'écriture, une maman qui a accouché le 13 novembre. Elle s'appelle Marie Mosser, elle porte le même nom qu'une victime du Bataclan. "Au moment d'accoucher, j'ai reçu des centaines de messages de gens qui me croyaient morte, alors que je donnais la vie". "Tous", écrit-elle, "m'ont cru décédée au moment même où je renaissais avec toi Marcel".
