"On va aller voir
les collections de phycologie, c’est-à-dire l’étude des algues". Nous
sommes au Muséum national d'Histoire naturelle, à Paris. Marine Robuchon,
enseignant-chercheur en microbiologie, nous ouvre les portes de l'Herbier
national, où 8 millions de spécimens sont soigneusement conservés. La jeune femme ouvre une
des armoires et en sort un album qu’elle feuillette avec précaution. Les laminaires, ces longues algues brunes qu'on
trouve sur le littoral breton, Marine leur a consacré sa thèse de doctorat. On
lui dit souvent que son prénom a guidé son attirance pour l'élément marin.
"Quand
j'étais petite, j'aimais bien le bord de mer tout simplement. Adolescente, je
me suis mise à faire de la plongée. J'ai toujours
eu dans la tête d’essayer de trouver un travail ou je puisse concilier ma
passion pour le milieu marin et me sentir utile pour préservation de la
biodiversité, en particulier la biodiversité marine", dit-elle. À 28 ans, cette jolie
jeune femme aux yeux clairs a déjà derrière elle une dizaine de publications
dans des revues scientifiques internationales. Elle s’attache à expliquer comment
le réchauffement climatique ou l'exploitation par l'homme influent sur les
espèces.
"Ce
qui m'intéresse, ce n'est pas les applications de la biodiversité à
l'industrie, c'est comprendre comment fonctionne la biodiversité. À partir du
moment où on sait comment ça fonctionne, quelles pressions pèsent dessus, on
est plus à même de pouvoir la protéger efficacement", explique-t-elle.
En Bretagne, à la station
biologique de Roscoff où elle a préparé son mémoire de thèse, Marine allait
récolter elle-même les algues sous-marines en mer d'Iroise. Au sein de l'unité
de recherche qui l'emploie actuellement, elle poursuit son travail sur les
espèces d'eau douce, toujours dans la même optique, préserver le vivant. L'Herbier,
ou plutôt l'alguier du Museum, est un de ses supports de recherche. "Pendant
ma thèse, je faisais beaucoup de travail de terrain. Là, je suis dans une
équipe qui travaille beaucoup avec les bases de données déjà existantes. C'est
une échelle complètement différente. Pendant ma thèse, j'allais chercher
moi-même mes données sur une petite échelle spatiale, la Bretagne. Là, j'utilise
des bases de données publiques, mais qui couvrent l'ensemble du globe", raconte-t-elle.
Marine est de ces
optimistes qui pensent qu'on peut encore sauver la planète, à condition d'agir
maintenant. Pour cela, il faut faire comprendre les enjeux de la biodiversité à
tous. Une partie de son temps, à l'université Pierre et Marie Curie qui
l'emploie, est consacré à l'enseignement à des étudiants en licence. "Je
tiens beaucoup à partager les résultats de ces recherches auprès des étudiants,
mais aussi du grand public. Pendant la COP21, j'ai organisé avec d'autres collègues
un petit colloque à destination de jeunes qui étaient venus faire un camp
climat", raconte-t-elle.
Malgré ses diplômes et son
expérience, l'avenir professionnel de Marine n'est pas encore assuré dans la
recherche. Si elle n’obtient pas un poste permanent comme chercheuse sur la
biodiversité marine dans les années qui viennent, elle envisage déjà de se
reconvertir. À son âge, on a la vie devant soi et des rêves plein la tête.
"Pourquoi pas la littérature, ou la cuisine ? Avec mon ami, on
plaisante parfois en disant qu’on va ouvrir une crêperie à San
Francisco", s’amuse-t-elle.
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