"Vous voyez celui qui vole dans le ciel, il est tout blanc, c'est le tadorn de belon, le canard quasi emblématique de la baie du Mont-Saint-Michel." Romain Pilon est guide nature. Après avoir encadré des safaris en Tanzanie, il est revenu sur des terres et emmène depuis depuis 15 ans des groupes en baie du Mont-Saint-Michel. "J'ai toujours baigné dans la baie où mon père m'emmenait. Je l’ai aussi appréhendée avec mes copains, grâce à mes activités personnelles, l'ornithologie, la pêche, la chasse... Je suis vraiment du pays et baigné dans la baie depuis tout petit", raconte-t-il, abrité sous un large chapeau de toile.
Pour Romain, ce paysage où se confondent le ciel, le sable et l'eau, est une découverte permanente car "l'espace change sans cesse, les lumières ne sont jamais les mêmes, il n'y a jamais les mêmes choses à observer". "C'est pour cela que si l'on est vraiment attaché à la baie, on ne peut pas s'en lasser", ajoute-t-il. Le guide s'est spécialisé dans l'observation des oiseaux et sa saison préférée en baie est le début de l'automne. "C'est à cette époque-là qu'on a des migrations importantes d'oiseaux, qu'on peut voir des spectacles exceptionnels, limicoles, échassiers", explique-t-il.
Il y a également "des lumières souvent magnifiques à cette saison-là, des alternances de ciels nuageux, d'éclaircies, qui offrent des contrastes vraiment très importants". Et puis les prés salés, ainsi nommés parce que la mer les recouvrent à marée haute, changent de couleur. "On les observe avec des teintes très différentes, de bruns, de marrons, des couleurs d'automne en fait, s’émerveille Romain. Pour moi, c'est le moment le plus agréable."
Vingt ans de grands travaux permettent au Mont-Saint-Michel de redevenir une île à marée haute. Mais Romain tient à expliquer aux touristes l'influence de ce projet sur le reste du territoire de la baie. "On se sert des éléments naturels, de l'eau et des courants de marée pour chasser les sédiments naturels", souligne Romain. Mais pour lui, "on ne peut pas dire que le projet a une dimension environnementale", car il n'intéresse qu’"une toute petite partie de la baie". Quant au sable, il se déplace vers d’autres secteurs. De plus, cet ensablement est "une évolution naturelle", ajoute-t-il.
Les pèlerins d'autrefois devaient affronter le péril de la marée montante pour arriver au Mont et "c'est justement parce que c'était difficile d'accès qu’ils trouvaient un intérêt supérieur à venir ici prier Saint-Michel", rappelle Romain. La traversée des sables est aussi "un passage initiatique", qui renvoie à des "symboliques religieuses, bibliques, telles que la traversée d'Egypte, l'Exode, la purification par l'eau", ajoute-t-il. À l’origine, cette traversée de la baie signifiait passer "d'un lieu laïque, à un lieu religieux", une dimension mystique toujours bien présente aujourd’hui pour Romain Pilon.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte