Un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour ... les relations sino-américaines. Début août, NanoRacks, une entreprise basée à Houston, a négocié un accord historique avec la Chine : pour la première fois, des scientifiques chinois pourront mener une expérience dans la station spatiale internationale, selon le journal américain Houston Chronicle.
Au premier abord, cet accord n'a rien d'incroyable : cela fait déjà plusieurs décennies que la Chine mène ses propres programmes spatiaux. Depuis les années 2010, elle en fait l'un des fers de lance de sa politique et devient même la troisième puissance spatiale en 2013.
Et pourtant, c'est la toute première fois, dans l'histoire de la conquête spatiale, que les États-Unis et la Chine vont travailler ensemble. Ou plutôt, devrait-on dire, qu'une entreprise américaine et la Chine vont travailler ensemble. Car en réalité, selon un amendement voté en 2011 par le Congrès américain, il est interdit à la Nasa de collaborer avec des scientifiques chinois. En revanche, cette loi ne dit pas si toutes les firmes américaines sont également soumises à cette restriction. Or l'entreprise américaine NanoRacks, qui va collaborer avec la Chine, est également associée à la Nasa puisque c'est elle qui gère les laboratoires situés à bord de la station spatiale internationale.
Cette nouvelle collaboration contourne donc habilement la loi, tout en restant dans la légalité. Elle marque aussi une étape symbolique qui pourrait durablement modifier les relations entre scientifiques chinois et américains. Jusqu'à aujourd'hui, les chercheurs du pays du soleil levant n'étaient pas bien vus le gouvernement américain. En octobre 2013, la Nasa avait même expulsé des scientifiques chinois d'un colloque d'astronomie avant de retirer sa décision. Les politiques américains soupçonnaient alors les chercheurs de vouloir espionner les secrets de la Nasa pour leur propre compte.
Avec ce nouvel accord, les scientifiques, qui travaillent pour l'Institut Technologique de Beijing, paieront 184.000 euros (200.000 dollars) à la firme américaine pour lancer une expérience génétique, uniquement réalisable dans les conditions inhabituelles de l'espace. Les éléments de l'expérience seront envoyés par une capsule SpaceX Dragon, et les résultats seront en contrepartie délivrés aux scientifiques américains. La Nasa a donné son accord pour le projet, mais le Congrès risque encore d'essayer de s'opposer à cette collaboration inédite.
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