Tous les week-ends et les soirs de coupes d'Europe en semaine, ils sont toujours des dizaines de milliers à visionner des matchs de football gratuitement sur leur smartphone ou leur ordinateur en contournant les offres légales sur des sites et des applications de streaming pirates. Mais la tâche de ces derniers s'est considérablement compliquée ces derniers mois, sous l'effet d'un nouveau cadre juridique qui permet aux détenteurs des droits de retransmission des rencontres d'être plus rapides pour faire sauter ces flux.
Depuis le début de l'année, après l'obtention d'une première condamnation de blocage par la Justice, les chaînes de télévision et les compétitions ont en effet la possibilité de demander à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de faire bloquer par les fournisseurs d'accès à Internet les sites miroirs apparus après la décision qui continuent de diffuser sans payer les flux des mêmes compétitions sans avoir à saisir à nouveau un juge. Un dispositif dynamique qui permet aux détenteurs des droits d'être plus efficaces.
Dans une étude d'impact publiée ce mardi 25 octobre, que RTL a pu consulter, l'Arcom se félicite ainsi d'avoir fait bloquer près de 900 sites illicites depuis le début de l'année. L'autorité issue de la fusion entre le CSA et la Hadopi dit avoir reçu 51 saisines judiciaires entre janvier et septembre portant sur neuf compétitions sportives (Ligue 1, Ligue des champions, Ligue 2, Top 14, Coupe d'Afrique des Nations, etc.) au bénéfices de chaînes de télévision et de compétitions. Elle a ensuite transmis aux fournisseurs d'accès à Internet une liste de 481 noms de domaines à bloquer auxquels s'ajoutent les sites préalablement visés dans les procédures initiales. Au total, 835 sites illicites ont ainsi été débranchés depuis le début de l'année.
Devant la commission sénatoriale de la culture, fin septembre, le président de l'Arcom estimait que ces actions avaient permis de diminuer de près de 50% le piratage sportif au cours du premier semestre. Lors d'une table-ronde au Sénat consacrée au sujet mercredi, BeINSports a estimé pour sa part que ces mesures avaient permis de diviser par quatre le piratage les soirs de matchs de Ligue des champions cette saison. Et plus de 400.000 liens de streaming illicites en lien avec la Ligue 1 ont été bloqués depuis un an, selon la Ligue de football professionnelle.
Afin d'évaluer les premiers effets de ces mesures sur le public, l'Arcom a confié la réalisation d'une enquête à Médiamétrie. Selon cette étude, menée cet été auprès de 2.342 internautes, 10% d'entre eux disent avoir visionné du sport en streaming (essentiellement du foot, du tennis ou du cyclisme) de façon illégale lors des six mois précédents, dont 8% de façon a minima hebdomadaire. Principale raison invoquée : les prix des abonnements trop élevés et la fragmentation de l'offre entre de nombreuses chaînes.
Mais les pratiques des pirates semblent de plus en plus contrariées : 4 internautes pirates sur 10 auraient ainsi été confrontés au moins une fois au blocage d'un site sur lequel ils avaient l'habitude de se connecter pour suivre des événements sportifs en ligne, pour un total d'environ 7 blocages par internaute en moyenne. Première victoire pour les chaînes de sport et les autorités : 48% des pirates auraient abandonné l'idée de visionner un contenu illégal en streaming après avoir rencontré un blocage. Et parmi eux, 15% auraient souscrit à une offre payante officielle pour visionner les programmes en toute légalité.
Malgré ces premiers résultats encourageants, la bataille est encore loin d'être gagnée pour les ayants-droits qui doivent composer avec une perpétuelle évolution des pratiques des pirates qui s'adaptent rapidement aux nouvelles contraintes. Selon l'étude de Médiamétrie, 46% des internautes bloqués n'auraient pas renoncé au piratage : 33% disent s'être rendus sur un autre site de streaming illégal et 14% avoir eu recours à un service de diffusion IPTV illicite.
Ces derniers mois, les services de diffusion de rencontres sportives pirates ont notamment migré vers l'application de messagerie instantanée Telegram, où les internautes peuvent trouver des flux vidéo gratuits, sans publicité et en bonne qualité dans des groupes semi-privés dont les liens sont partagés sur les réseaux sociaux les jours de matchs. Les propriétaires des droits de retransmission des événements sportifs sont bien conscients du phénomène et travaillent avec des prestataires spécialisés pour demander directement la suppression de ces chaînes à la plateforme les soirs de matchs. Cette méthode semble porter ses fruits. Les suppressions de canaux Telegram pour infraction au copyright se multiplient depuis un mois, contraignant les pirates à élaborer de nouvelles stratégies pour partager les liens aux spectateurs hors des radars des autorités, via des canaux privés sur les applications Snapchat ou Discord, notamment.
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