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Facebook : 3 questions pour comprendre la "libra", la nouvelle cryptomonnaie

Facebook a annoncé mardi 18 juin le lancement en 2020 d'une cryptomonnaie baptisée Libra. Un événement susceptible de révolutionner l'écosystème actuel des devises virtuelles.

Avec plus de 2,2 milliards d'utilisateurs, Facebook est le plus grand réseau social de la planète

Crédit : AFP

"Libra" : trois questions sur la cryptomonnaie de Facebook

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"Libra" : trois questions sur la cryptomonnaie de Facebook

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François Lenglet - édité par Eléanor Douet

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Facebook, le réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs, a annoncé qu’il allait créer sa monnaie : "Libra". Grâce à elle, on pourra régler sa course de VTC, faire des achats sur eBay, payer une dette à un ami, exactement comme les monnaies que nous connaissons.

Cette monnaie, comme toutes les autres qui se préparent, il y en a d’innombrables, projetées par des grands magasins, des marques de luxe, de vêtements de sport, pourra être achetée, en particulier sur le réseau social et les messageries de Facebook.

La seule différence avec l’euro ou le dollar, c’est qu’elle ne sera pas garantie par un État ou une banque centrale publique, mais par un groupe d’entreprises privées.

1. Un fonctionnement vraiment nouveau ?

Est-ce que ce n’est pas dangereux, plus dangereux, de confier son argent à des intérêts privés qu’à des intérêts publics ? Notez que vous confiez déjà votre argent à des entreprises privées, les banques, même si les dépôts bénéficient d’une garantie de l’État, plafonnée à 100.000 euros par client.

Remarquez ensuite que vous utilisez déjà des monnaies privées, avec les miles des compagnies aériennes, qui vous permettent de faire des achats dans le secteur du loisir, hôtels, avions, location de voiture. Ou encore avec les nombreux programmes de fidélité à points qui existent aujourd’hui. 

2. Y-a-t-il un risque ?

Oui, il y a un risque. Facebook peut faire faillite. Mais un État aussi peut faire faillite. Regardez ce qui s’est passé en Grèce. L’État grec ne serait plus là s’il n’y avait pas eu des centaines de milliards d’euros de prêts effectués par les voisins. Regardez le bolivar, la monnaie vénézuélienne, qui a connu 180.000% d’inflation en 2018. C’est une monnaie de singe, elle est pourtant gérée par un État. Et même les grandes monnaies comme le dollar, le yen japonais ou l’euro sont l’objet de manipulations inquiétantes.

Depuis plusieurs années, les banques centrales créent massivement de la monnaie, de façon encore plus discrétionnaire que Facebook, pour soutenir l’économie, au risque de faire monter l’endettement mondial. Au fond, tout cela est bien fragile. Cela ne tient qu’avec un élément impalpable et volatil, la confiance. Il n’y a pas de sécurité monétaire absolue.

Et il n’y pas si longtemps, nos bonnes vieilles monnaies étaient gérées par des intérêts privés. Quand Napoléon crée la Banque de France, c’est une institution privée, de laquelle il est lui-même le premier actionnaire ! Ce n’est qu’en 1936 que le Front populaire obtient de nommer les dirigeants de la Banque, malgré les récriminations de ses actionnaires, ceux qu’on appelle les Deux cents familles. Et l’institution ne sera nationalisée qu’en 1945, par De Gaulle. 

3. Faut-il faire confiance à cette monnaie ?

On verra bien comment elle est construite et gérée. En tout cas, nous nous dirigeons vers un monde avec de nombreuses monnaies en concurrence entre elles. Les plus fiables s’imposeront. Il est probable que les monnaies d’État gardent une certaine prévalence, parce qu’in fine, la garantie de l’État, c’est le monopole de la violence légitime, l’état de droit, la capacité à lever l’impôt, ou même les forces militaires.

La foi dans le dollar, au bout du bout, repose sur les flottes américaines qui patrouillent dans les océans du monde entier. La monnaie, c’est un rapport de force suffisamment puissant pour créer une illusion durable, indispensable pour faire fonctionner l'économie. À cette aune-là, l’État est sans doute le plus efficace, même s’il n’est pas le meilleur gestionnaire. 

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