C’est un incroyable renouveau de la conquête spatiale qui est à l’œuvre, aux États-Unis, en Europe, en Chine et en Russie. Ce sont encore une fois les Américains qui sont en pointe, ils envisagent de lancer une mission habitée sur la Lune dès 2025, justement avec une fusée Artemis comparable à celle qui sera lancée ce lundi. À partir de cette date, il pourrait même y avoir une colonie humaine permanente sur l’astre nocturne, ce qui suppose évidemment des allers-retours réguliers.
Et ce qui est frappant, par rapport à la dernière épopée spatiale, Apollo, dans les années 1960, c’est la part importante qu’occupent les sociétés privées dans l’affaire. Les États restent encore les maîtres d’œuvre et les commanditaires pour les expéditions si lointaines que la Lune, mais néanmoins, ça semble incroyable, l’espace est sans doute à la veille d’une gigantesque privatisation.
Plusieurs facteurs ont joué. D’abord l’abaissement considérable du coût des lanceurs, pour la basse orbite au moins. Ensuite l’apparition de milliardaires richissimes passionnés par l’espace, Elon Musk, le patron de Tesla, ou Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, ou encore le britannique Richard Branson, patron du groupe Virgin, et d’innombrables start-up qui misent sur le spatial, même en France, qui s’ajoutent aux grands comme Boeing ou chez nous Arianespace. Enfin et surtout, il y a désormais la perspective de faire de l’argent. C’est ça qui aiguillonne tout ce petit monde. L’économie de l’espace pèse déjà 400 milliards d’euros par an.
on peut gagner de l’argent dans l’espace en lançant des satellites, ces fameuses constellations de plusieurs milliers d’objets, pour vendre un service d’internet planétaire ultrapuissant. Sur les expéditions plus lointaines, en vendant sa technologie ou son matériel à la Nasa, l’agence publique américaine, pour ses programmes. Et on entrevoit maintenant la possibilité d’exploiter le sol lunaire, comme on le fait sur notre planète. Il y a sur la Lune des minerais rares, et une source d’énergie qui fait saliver les scientifiques : l’hélium 3. Il pourrait y avoir bientôt des sortes de concessions, exploitées par des sociétés privées, pour extraire les matériaux et les ramener sur le plancher des vaches.
Un traité international de 1967 consacre l’espace, la Lune en particulier, comme une province de l’humanité, c’est assez vague, et il proscrit la propriété privée. Mais c’est en train de changer. Les Américains, à l’initiative de Donald Trump, ont pris des décrets autorisant les sociétés privées à profiter des ressources qu’elles exploiteront. Et ils voudraient imposer un nouveau texte international, le traité Artemis, qui autoriseraient les États à protéger les terrains qu’elles ont conquis par l’exploration et les entreprises à bénéficier des ressources qu’elles exploitent, de façon à garantir leurs investissements.
Ce serait une révolution, avec la reconnaissance de la propriété. Les Américains comparent désormais la conquête de la Lune à celle du Far West, lorsque les pionniers se sont emparés des terres qui bordent le Pacifique, au début du XIXe siècle. Avec ses risques écologiques par exemple. Un scientifique expliquait récemment que la lumière émise par les satellites serait bientôt supérieure à celle des étoiles. Gare aux embouteillages et aux collisions.
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