Avec l'iPhone Air, Apple met son smartphone au régime et prend date pour l'avenir

Cette fois, Apple ne devrait avoir aucun mal à tenir parole. Un an après avoir présenté Apple Intelligence en promettant des révolutions qui n’ont finalement pas eu lieu dans le quotidien des utilisateurs d’iPhone, la firme de Cupertino a adopté un ton plus mesuré lors de sa grande conférence de rentrée, ce mardi 9 septembre. 

Le géant californien s'est limité à quelques ajouts ciblés, comme la traduction des appels directement dans les AirPods Pro 3 ou de nouveaux outils photo dans ses iPhone, comme le cadrage automatisé. Des avancées utiles, qui permettent à Apple de rester dans la course face à Google et Samsung, mais qui soulignent aussi l’ampleur du chemin à parcourir pour combler son retard en matière d’intelligence artificielle. 

Alors qu'il peine à proposer de réelles innovations depuis le lancement d'Apple Intelligence et que la refonte de Siri en moteur de réponse n'est pas attendue avant l'année prochaine, on prête au fabricant de l'iPhone des velléités de rachat de sociétés spécialisées comme Perplexity ou Mistral AI. Un prolongement de son partenariat avec Google est aussi évoqué pour accélérer sa montée en puissance dans l’IA générative. Mais rien de tout ça n'a été évoqué mardi soir. Apple a simplement posé la première pierre d'un chantier de transformation en profondeur de l'iPhone censé aboutir d'ici trois ans.

La firme de Cupertino a dévoilé mardi un tout nouveau modèle, l'iPhone Air, qui vient remplacer les versions Plus de l'iPhone, dont les ventes n'ont jamais convaincu. Après avoir misé sur la taille des écrans, la démultiplication des capteurs photo et l’ajout de fonctionnalités matérielles, Apple place désormais le curseur de l’innovation vers la minceur, selon une logique déjà adoptée poursuivie par le passé avec ses gammes iPad et MacBook, toutes deux passées par une déclinaison "Air" ces dernières années.

Un seul appareil photo à l'arrière mais une puissance inédite

Avec une épaisseur de seulement 5,6 mm, contre 8 à 8,7mm pour les autres modèles, l'iPhone Air se pose comme le nouveau champion des smartphones ultrafins, une catégorie émergente à laquelle Samsung a commencé à s'attaquer au printemps avec le Galaxy S25 Edge, qui rend 0,2 mm à son nouveau rival. "Le tout nouvel iPhone Air est si prodigieusement fin et léger dans votre main qu’il semble défier les lois de la physique", assure la marque à la pomme. Grand, mais pas lourd, avec son écran de 6,5 pouces aux bords arrondis pour 165 g sur la balance, l'iPhone Air est agréable à manipuler et facile à glisser dans une poche.

Pour proposer une ligne si effilée, une diète aura été nécessaire. Depuis le lancement de l’iPhone X en 2017, l'iPhone n'avait cessé de s'épaissir, car Apple a eu besoin au fil des ans de plus d’espace sous leur capot pour la batterie, les composants de Face ID, les objectifs de l’appareil photo et toutes sortes de technologies censées sophistiquer l'expérience de son produit vedette. 

L’iPhone Air met un coup d’arrêt à cette course à la densité technologique au prix de plusieurs concessions. Apple a d'abord supprimé l’emplacement pour carte SIM, remplacé par une carte eSIM virtuelle. La batterie a été réagencée et conçue selon une nouvelle chimie. Le smartphone se contente d'un capteur photo unique et d'un seul haut-parleur. Et un modem C1X développé en interne lui fait aussi gagner de l'autonomie en facilitant la connexion aux réseaux sans-fil.

Si les capacités photo et vidéo restent en retrait par rapport à la gamme Pro, Apple n'a pas sacrifié la puissance, puisque l'iPhone Air est animé par une puce A 19 Pro aussi puissante que celle des modèles Pro sur le papier. La marque semble avoir également gagné la bataille de l'autonomie, avec 27 heures annoncées en lecture vidéo et 22 heures en streaming. Des statistiques équivalentes à un iPhone 16 Pro, même s'il faudra les éprouver à l'usage.

Difficile de le recommande à 100 euros de moins que l'iPhone 17 Pro

La principale interrogation qui escorte ce nouveau pari d'Apple est relative à son positionnement tarifaire. Avec un prix de 1.229 euros, seulement 100 euros moins cher que l'iPhone 17 Pro, l'iPhone Air joue sur les plates bandes du smartphone de référence d'Apple sans être en mesure de le concurrencer au niveau des capacités. 

Son lancement rappelle celui du MacBook Air à la fin des années 2000. L'ordinateur ultraportable d'Apple avait dû essuyer des critiques sur son prix, son manque de puissance et sa faible autonomie avant de s'imposer comme l'un des produits les plus vendus du groupe en corrigeant ces défauts au fil du temps. 

L'iPhone 17 Air semble embrasser le même destin, en s'adressant aux clients d'Apple qui n'ont pas renouvelé leur smartphone depuis trois ou quatre ans et ne sont pas habitués à manipuler des smartphones dotés de plusieurs capteurs photo au quotidien. Un premier pas dans la finesse qui pourrait poser les bases des transformations à venir de l'iPhone, en vue, notamment, du lancement d'un futur modèle pliant à l'occasion du vingtième anniversaire du produit phare du groupe.

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