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Apple annonce des changements majeurs pour l'iPhone sous la contrainte de l'Europe

Le géant américain a annoncé jeudi une série de mesures qui vont à l'encontre de son modèle pour se conformer au droit européen. À partir de mars, la marque autorisera les magasins d'applications alternatifs à l'App Store sur ses iPhone, notamment.

Illustration d'un Iphone
Crédit : JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
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Benjamin Hue
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C'est un communiqué de presse historique qu'a publié Apple ce 25 janvier. Un article dans lequel le géant californien ne verse pas dans l'emphase qu'on lui connaît d'habitude pour vanter ses produits. La marque se prête cette fois à un exercice inhabituel pour elle : annoncer une série de mesures qui vont à l'encontre de ses principes pour se conformer à la nouvelle réglementation européenne sur les marchés numériques.

Pour rappel, à partir du 6 mars, le Digital Market Act entrera en vigueur en Europe pour mettre fin aux abus de position dominante des grandes plateformes du numérique à la faveur de nouvelles obligations censées favoriser la libre concurrence dans l'espace européen. 

Critiqué pour son écosystème fermé à la base d'un modèle économique très favorable à ses affaires, Apple est particulièrement visé par ce texte, au même titre que les plateformes du groupe Meta, Google ou TikTok. La marque a tenté de s'y opposer, en soulignant que l'ouverture de son écosystème irait de pair avec l'affaiblissement de la sécurité de ses solutions et de leurs utilisateurs. Elle est désormais contrainte de s'adapter à la nouvelle donne réglementaire, bon gré mal gré.

L'App Store ne sera plus le seul magasin d'applications sur iPhone

Première victoire de Bruxelles : Apple doit d'abord renoncer au modèle unique de l'App Store dans l'Union européenne. Jusqu'ici, le magasin d'applications était le seul guichet d'entrée pour les éditeurs de services désireux de les proposer sur les iPhone et les iPad, au prix d'une commission de 30% prélevée sur les achats et les abonnements. Un monopole dénoncé par plusieurs acteurs du secteur, comme l'éditeur de Fortnite, notamment. 

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Concrètement, à partir de la sortie de la version 17.4 d'iOS, les développeurs pourront distribuer leurs applications en dehors de l'App Store sur les iPhone. N'importe quelle entreprise pourra créer un magasin d'applications tiers. Un nouveau processus de vérification des applications sera mis en place par Apple sur ces stores alternatifs pour filtrer les applications dangereuses, violentes ou malveillantes. Mais il sera moins strict que sur l'App Store officiel.

Conséquence directe de la fin du monopole de l'App Store, les commissions prélevées par Apple sur les paiements dans les applications sur ces magasins alternatifs vont baisser de 30% à 20%, voire 17% si les éditeurs n'utilisent pas le système de paiement intégré d'Apple, et jusqu'à 10% pour les petits développeurs. La marque impose tout de même une nouvelle taxe de 50 centimes pour chaque installation supplémentaire une fois atteint le million de téléchargements. Une mesure qui promet de dissuader les développeurs de quitter l'App Store déjà critiquée dans l'industrie. "Autoriser les paiements et les marchés alternatifs semble positif en apparence, mais les conditions liées aux nouvelles politiques d'Apple signifient qu'en pratique, il sera impossible pour les développeurs d'en bénéficier. Les limitations entraveront sérieusement l’adoption et ne modifieront en réalité pas le statu quo", a notamment estimé à Andy Yen, PDG et fondateur de Proton. Apple ouvre aussi la voie à la mise en place de systèmes de paiement alternatif au sein des applications. Spotify a déjà annoncé qu'il allait s'affranchir du bouton Apple dans son application. 

Les banques pourront se substituer à Apple Pay

Autre annonce : les solutions développées par Apple ne seront plus les seules options de paiement, notamment sans contact. En clair, les banques pourront désormais utiliser le bouton dédié à Apple Pay pour pousser leurs propres cartes bancaires virtuelles. Dans la même logique d'ouverture, les utilisateurs pourront choisir un autre navigateur par défaut lors de la première ouverture de Safari, comme Google Chrome ou Firefox, sans avoir à passer dans les réglages comme c'est le cas actuellement. Ces changements seront complétés par d'autres mesures d'ici le déploiement de la mise à jour d'iOS au début du mois de mars

Bousculé sur ses bases, Apple ne se cache pas de devoir agir à contrecœur. "Les changements que nous annonçons aujourd'hui sont conformes aux exigences de la loi sur les marchés numériques de l'Union européenne, tout en contribuant à protéger les utilisateurs de l'UE contre les inévitables menaces accrues en matière de confidentialité et de sécurité que cette réglementation entraîne", a expliqué Phil Schiller, vice-président marketing d'Apple, cité dans un communiqué critiquant le DMA. "Même avec ces garanties en place, de nombreux risques demeurent", renchérit le groupe de Cupertino, dont la sécurité est l'un des principaux arguments marketing. Il déplore aussi une "expérience utilisateur moins intuitive" selon lui.

Apple met en garde contre les risques pour la sécurité de ses utilisateurs

Apple se dit résolument confiant dans le fait que ses clients continueront de privilégier ses parcours intégrés. Nul doute que la marque va communiquer massivement dans les prochaines semaines sur les risques qu'ils encourent s'ils sortent des sentiers battus. Apple rappelle d'ailleurs que la sécurité accrue de l'iPhone était liée à sa maîtrise de l'environnement de ses téléphones et des applications qui y transitent. Les mesures annoncées par le groupe doivent désormais être examinées par Bruxelles. Le fabricant californien, comme les autres entreprises soumises au DMA, s'exposera à des amendes pouvant atteindre 20% de son chiffre d'affaires mondial en cas de manquement à ses obligations et de récidive, voire à des mesures de démantèlement dans les cas les plus graves. La législation fait l'objet de recours en justice notamment par Meta et TikTok.

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