Il y a aujourd'hui 1.400 satellites en activité autour de la Terre. Mais il y en a quatre fois plus (près de 6.000) qui sont hors d’usage et qui continuent de tourner. C’est un peu comme si nous avions des vieilles carcasse de voitures, une "décharge invisible" en orbite au-dessus de nos têtes. L'idée d’Airbus, c’est de cesser d’alimenter cette décharge. Donc de faire de la prévention.
François Auque, le président d’Airbus Defence and Space, vient de prendre la tête d’un groupe de dix entreprises européennes pour concevoir un dispositif inédit : un module d'un ou deux mètres, indépendant, avec sa propre propulsion qu'on collerait à tous les nouveaux satellites.
"Avant de lancer le satellite, on va arrimer un dispositif qui permettra de piloter sa fin de vie. Même si le satellite lui-même n'est plus contrôlable ou est vieux, il y aura un dispositif pour le désorbiter", explique-t-il. "Au lieu que chaque satellite, quand on le conçoit, ait son propre concept de désorbitation (...), on a là un dispositif universellement adaptable, c'est ça la révolution", poursuit-il.
"Si on y arrive, on aura considérablement réduit le coût de la désorbitation", insiste François Auque, le patron de la filiale d’Airbus. L’idée de sortir les satellites à la retraite de leur orbite fourrière et de les placer dans une orbite plus basse pour que, in fine, ils brûlent dans l’atmosphère sans attendre 200 ans.
Est-ce le le signe d’une prise conscience qu’il va falloir dépolluer l’espace ? "C’est la toute première fois que des industriels se regroupent pour mettre au point une solution, dit Jacky Bonnemains. Il avait produit un rapport remarqué pour Robin des Bois, l’association qui se penche sur tous les déchets y compris spatiaux.
Ce projet de capsule collée aux satellites paraît plus réaliste que les fameux "chalutiers spatiaux" qui lanceraient des filets géants pour attraper des satellites en perdition. On verra peut-être un jour ces "camions-poubelles de l’espace". La technique est au point. Mais le financement pose un très gros problème. Avec ces méthodes de filet ou de harpon, il faudrait en moyenne 10 à 20 millions d’euros pour détruire un déchet.
Pour qu'on mette de telles sommes, il faudrait que les débris représentent une menace. Ils le deviennent vraiment, car toute notre vie quotidienne en dépend. Le GPS, la météo, l’Internet haut débit, sans compter les satellites militaires qui nous protègent : en moyenne, on fait appel chaque jour à une quarantaine de satellites. Il est arrivé (rarement) que certains de ces satellites soient détruits par des débris. Un déchet de quelques centimètres mais lancé à 28.000 kilomètres/heure (l’équivalent d’une balle d’arme à feu).
On engage, chaque année, 80 manœuvres d’évitement de déchets qui sont de plus en plus nombreux, et beaucoup plus nombreux et plus proches que les météorites. "On atteint un seuil de saturation", dit Hervé Renaudeau, patron de l’IPSA, une école d’ingénieur spatiale qui est en train de former les hommes et des femmes qui exerceront peut-être demain un nouveau métier : éboueur de l’espace.
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