18 octobre 2039 : imaginons, un virus préhistorique frappe en Arctique
REPLAY - Avec le réchauffement climatique, un virus datant du Néolithique refait son apparition et se répand comme une traînée de poudre.

Tiksi est petite commune de 4.600 habitants située à 1.500 kilomètres du Pôle Nord, au bord de la mer gelée des Laptev. Une enclave humaine au cœur de l'Arctique. Ce matin du 12 septembre 2054, le lieutenant-colonel Svetlana Denissovitch, de l'hôpital militaire, ne met pas longtemps à voir qu'elle affaire à un virus atypique. Les douze membres d'équipage du bateau de prospection pétrolière "Njiepobitzim" arrivent dans un état plus que préoccupant. Trois diagnostics vitaux sont déjà engagés. "Je me souviendrai toujours de ces visages. Ils avaient tous de la fièvre, des lésions de pus autour de la bouche et des yeux. Les autorités militaires les ont immédiatement mis en quarantaine pour éviter la pandémie", raconte-t-elle.
Très vite, on constate que le virus est inconnu et qu'il s'agit d'une souche vieille de 30.000 ans. C'est le réchauffement climatique qui l'a fait réapparaître. Le cauchemar de bon nombre d'épidémiologistes. En un siècle, la température du globe a monté de deux degrés. L'Arctique s'est réchauffé trois fois plus vite que le reste de la planète. Les bactéries et les virus piégés dans les glaces (le permafrost) ont pu resurgir avec la fonte des glaciers.
Le tout a été encouragé par les autorités russes et canadiennes qui ont ouvert des routes maritimes dans cette région pour aller y chercher du gaz et pétrole. On estime que l'Arctique recèle près d'un quart des ressources d'hydrocarbures à découvrir dans le monde. La présence humaine dans cette zone ne fait qu'accélérer la fonte. Heureusement pour l'équipage, la souche n'a pas résisté à la pénicilline.