Sirène de pompier, alarme incendie… Tout le monde a en tête une sonnerie qu'il redoute, un son particulier qui résonne comme un danger imminent. À l'hôpital, il y a ce que les soignants appellent "le téléphone rouge", un numéro unique réservé aux urgences vitales. Dès qu'il retentit, les médecins doivent se tenir prêts à intervenir.
Jérémy, infirmier en réanimation pédiatrique, a l'habitude de l'entendre et pourtant, un appel va le marquer profondément. Le soignant s'en souvient encore : "C'était vraiment une journée qui a débuté comme comme les autres (…) J'étais dans une chambre au moment où ce que l'on appelle la ligne d'urgence, le téléphone rouge, a sonné", explique-t-il dans le nouvel épisode de Symptômes.
L'urgence concerne un bébé de six mois : il souffre d'une tachycardie supraventriculaire. Le tableau clinique semble a priori classique, mais les médecins des urgences peinent à stabiliser l'état de l'enfant. Son rythme cardiaque, extrêmement rapide, ne ralentit pas malgré les efforts des soignants. "J'étais dans la réanimation dite médicale et du coup, quand il y avait une urgence vitale dans l'hôpital, c'est nous qui nous déplaçons en binôme réanimateur et infirmier", explique Jérémy.
Après l'échec du traitement, il ne nous reste plus que le choc électrique externe
Sans attendre, l'infirmier et le médecin descendent et arrivent en salle de déchocage, réservée aux patients en situation critique. Le stress est palpable. L'enfant est sur un brancard, au centre de la salle. "C'est impressionnant, on a vraiment tout le monde qui gravite autour, avec une infirmière qui est au tableau et qui note tout ce qui se passe. On voit tout de suite que le tableau est bien rempli.", se remémore le soignant.
Les urgences expliquent tout ce qu'ils ont tenté pour ralentir le rythme cardiaque de l'enfant. Manœuvres vagales, traitements médicamenteux… Rien n'y fait. "On sait tout de suite que ça craint un petit peu, pour utiliser les bons termes. Parce que quand ça ne cède pas au premier traitement, c'est qu'il y a des chances que ça ne s'arrête pas tout court", précise Jérémy.
La situation est donc critique. Les deux premières lignes thérapeutiques ont échoué. Il faut tenter la troisième ligne, beaucoup plus risquée. "Je savais ce qui allait se passer par la suite. (…) Après l'échec du traitement, il ne nous reste que le choc électrique externe (…) Je n'avais jamais vu cette troisième étape", souligne-t-il.
Si le choc électrique permet de ralentir le rythme cardiaque, cette procédure comporte toutefois des risques, surtout pour un enfant de cet âge. D'autant que l'état du bébé se dégrade. L'équipe médicale le plonge dans le coma et les médecins se tiennent prêts à délivrer le premier choc. Jérémy est plein d'espoir. Mais une nouvelle fois, rien ne va se passer comme prévu…
Pour en savoir plus sur le quotidien professionnel de Jérémy aujourd'hui infirmier anesthésiste SMUR, retrouvez le sur Instagram.
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