Ma descente aux enfers avec Molly

LiliFantasiie

Je n'ai jamais été attirée par les drogues, vraiment. Bon nombre de mes amis m'en avait déjà proposé, mais j'ai toujours fermement refusé. Etant très terre-à-terre et ayant eu une éducation préventive quant à la prise de drogues j'avais conscience des risques que pouvait engendrer une seule prise et ne voulais alors pas même tester un joint.

Et pourtant...
Un soir, mon meilleur ami, habitué à consommer toutes formes de substances illicites, m'avait convié à une de ses soirées un peu dingue. Arrivés à notre point de rencontre, il m'annonce d'office la couleur "Euh écoute Val, plus tard dans la soirée il faudra juste que j'aille chercher des "choses" et je voulais savoir si tu en voulais ?". Même pas en rêve. C'est clair et net.

Nous arrivons à la soirée, l'ambiance est super sympa et quelque verres plus tard (et après une longue argumentation), j'accepte finalement de passer une et UNE SEULE soirée avec "Molly". Molly ? C'est la copine de beaucoup de jeunes actuellement, plus connue sous le nom de MDMA, ou drogue de l'amour elle vous fait passer une soirée inoubliable. Malheureusement, derrière le terme "inoubliable" ne se cache pas nécessairement une expérience positive...
 
Je n'ai cependant pas été déçue du résultat ! J'ai passé une soirée folle et ai tout de suite écrit au garçon que j'aimais, non présent à cette soirée que j'aimerai vivre cette expérience avec lui. Il a accepté bien que n'étant de loin pas un habitué.

Voilà comment un mois plus tard je me retrouvais à Berlin chez ce même jeune homme avec une dose d'un gramme de MDMA que nous pensions bien évidemment "gérer".

Ni lui, ni moi n'étions habitué à une telle consommation. "L'ami qui me l'a vendu m'a précisé que ça ne pourrait pas nous tuer" m'avait-il bien assuré avant notre première prise un peu avant minuit.
1h30, nous arrivons dans une boite. Toujours aucun effet. "On en reprend ?", "Evidemment."
Les effets commencent, nous nous amusons bien, mais très vite, ils ne nous suffisent plus, "On en reprend ?", Inutile d'attendre une réponse. J'attends déjà un état fou, je danse, je ris, je plane, je me sens ailleurs. Et puis d'un coup, c'est la panique. Le signal d'alarme retenti, comme jamais. C'est la descente aux enfers, brutale, violence, angoissante, les mots ne suffisent même plus à la décrire. J'ai peur. Mon ami essaie de s'approcher de moi, je recule, hurle "je ne veux pas mourir !" et me précipite dehors.

La crise se calme et nous sortons de la boite. Dehors, nous nous apercevons que nous avons quasiment terminé la dose en seulement 2h...

Nous marchons, je me sens plus sereine, bien que mon estomac me brûle toujours terriblement. Nous avançons vers chez lui pendant 1h, 2 ? La notion du temps m'échappe.

De retour chez lui, l'horreur reprend, les hallucinations commencent. Je vois son visage se déformer, ma vision se trouble. Je souffre. Je panique.

Il est 16h, je me réveille en plein cauchemar, je suffoque, dégouline de sueur, mon cœur bat si fort que je le sens se décrocher de ma poitrine. "Aide-moi ! Je vais mourir !" sont les seuls mots que je parviens à crier dans un nuage flou, où le son et les images paraissent s'éloigner au fur et à mesure que mon pou s'accélère. Mon ami est totalement paniqué, il ne sait pas quoi faire. Puis je jette violemment sur mon visage le contenu du verre d'eau présent sur la table. La crise se calme. Après 16h de terreur incomparable, je me réveille doucement.

Mais le cauchemar est bien loin d'être terminé, car le lendemain, dans le train pour rentrer chez moi, je sens que ma langue se déforme. Seulement cette fois-ci, je suis seule. J'ai envie de hurler mais rien ne sors. Je finis par appeler un ami qui réussit à me calme, m'expliquant que tout est dans ma tête.

Ces crises d'angoisses se poursuivirent sur plus de 5 jours.

J'ai aujourd'hui clairement pris conscience du vrai danger des drogues. Il est effectivement impossible de contrôler de telles substances et personne n'en est à l'abri. C'est pourquoi je souhaite partager mon expérience le plus possible afin d'éviter à quiconque de tomber dans cette ivresse de sensation qui a aussi vite fait de plaire que de se transformer en descente aux enfers.