J'ai commencé à m'automutiler, et je ne me suis plus arrêtée

Anonyme

Bonjour, je suis une jeune fille de 17 ans.

Je vais raconter mon problème, car ça me fait du bien d'en parler en étant anonyme.

Il y a plus d'un an et demi, j'ai rencontré un garçon. Quelques mois après nous sommes sortis ensemble. Il était fou de moi, amoureux comme jamais. Malheureusement ce n'était pas mon cas. Ayant du mal à me sortir de la tête mon réel premier amour, j'étais assez fermée.

Les mois passèrent et je me suis finalement de plus en plus attachée à ce garçon, qui était donc mon copain. Cette peur de retomber amoureuse s'estompait enfin.

En juillet, nous nous sommes disputés. Fière comme je suis, j'ai décidé que je ne ferais pas le premier pas, j'estimais que c'était largement à lui de le faire. De son côté, c'était pareil.

Septembre 2014 arriva, la rentrée et tout le blabla. Le manque qu'il créait se faisait ressentir. Et un soir, lors d'un gros bad, je me suis dit qu'après tout, il en valait la peine. Je suis retournée le voir, il était comme... changé, quelque chose en lui n'était plus pareil.

Pendant trois mois, il s'est amusé à me reprendre et à me rejeter. La fierté que j'avais a été piétinée, mais j'étais incapable de lui dire "c'est bon cette fois-ci, dégage pour de bon". J'étais trop amoureuse.

Puis, pendant deux semaines, on ne s'est plus parlé. Il est revenu un soir, en pleurant et en s'excusant d'être un connard. Il m'a demandé une deuxième chance. Bien sûr je la lui ai accordée.

Je me sentais enfin vivre, j'avais le sourire et cette joie d'exister, d'avancer.

Le 24 décembre 2014, c'était l'anniversaire de notre première année ensemble. Il m'a promis amour et fidélité pour toujours, que j'étais la seule et l'unique.

Tout semblait aller parfaitement jusqu'à un jour de février, le 10 pour être précise. Il m'a supprimée sur tous les réseaux sociaux, ne donnant aucune nouvelle, juste un "je peux plus". Aucune justification, rien. Et depuis bientôt deux mois, je passe mes soirées à pleurer, j'ai comme un trou dans la poitrine qui ne semble pas se boucher.

Un soir, alors que je sanglotais, j'ai vu mon cutter pas loin. Je l'ai pris et j'ai tracé un trait. J'ai eu peur de me faire mal et j'ai tout de suite arrêté. Et puis le lendemain j'ai revu le cutter et j'avais tellement mal que j'en ai fait un peu plus. Je me disais que c'était pour arrêter de penser à lui.

Puis c'est devenu comme un rituel, me couper pour avoir mal, pour ne plus penser que je souffre à cause de lui.

Il m'arrive souvent de boire de l'alcool à flots, puis de me mutiler en pleurant.

Je sais que je commence à dérailler. Je n'en parle pas parce que j'ai un sale ego et que je dis toujours n'avoir besoin de personne, alors qu'il me faudra de l'aide à un moment ou à un autre.

Tout ce que je sais, c'est que je l'aime et qu'il me manque. Et ça, je le compense avec l'alcool et la mutilation.

Merci d'avoir lu, et voilà.