À risque exceptionnel, mesures exceptionnelles. Quelque 80.000 patients, 30.000 médecins libéraux et 2.000 établissements de santé devraient recevoir une lettre d'information sur l'Androcur, selon Le Parisien. L’acétate de cyprotérone, contenu dans le médicaments et ses dérivés, augmente les risques de méningiome, une tumeur au cerveau le plus souvent bénigne.
"Le courrier invite les professionnels à réévaluer régulièrement le bien-fondé de la prescription et à respecter les modalités de surveillance de leurs patients sur le plan clinique et radiologique. Il rappelle que les utilisations prolongées et à forte dose ainsi que les indications hors AMM telles que l’acné, la séborrhée et l’hirsutisme modéré sont à proscrire et que l’utilisation de l’acétate de cyprotérone chez l’enfant et la femme ménopausée n’est pas recommandée", explique l'Agence du médicament.
À partir du 1er juillet par ailleurs, tout patient débutant un traitement avec Androcur ou ses génériques devra être informé du risque de tumeur lié à ces médicaments et bénéficier d'un examen d'imagerie cérébrale selon l'Agence. Un document présentant les risques signé par le médecin et le patient devra être présenté au pharmacien en vue de la délivrance du médicament.
Le risque de méningiome est multiplié par 7 au-delà de 6 mois d’utilisation d’une dose moyenne d'au moins 25 mg par jour. Il est multiplié par 20 au-delà d’une dose cumulée de 60 g, soit environ 5 ans de traitement à 50 mg par jour ou 10 ans à 25 mg par jour.
Pour les patients actuellement sous traitement, il est conseillé de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant. Celui-ci prescrit alors une IRM qui permet d'évaluer la présence ou non d'un méningiome. Pour les patients qui ont été traités par ce médicament mais qui ne le sont plus, les méningiomes régressent "dans la plupart des cas" après la fin du traitement. Il est conseillé de signaler cet ancien traitement à votre médecin.
Un numéro vert a été mis en place pour les patients et leur entourage, le 0 805 04 01 10.
En octobre 2018, l'Agence du médicament a informé les médecins que l'utilisation de cette molécule pour l'acné, la séborrhée et l'hirsutisme modérée était à proscrire. Il mettait en garde contre les fortes doses et les traitements de longue durée. Il reste prescrit contre l’hyper-pilosité sévère, avant tout aux femmes.
Une étude datée de mars 2019, menée par Alain Weill et Joël Coste de l'Assurance maladie, estime "à 500 au minimum sur la décennie 2006-2015 le nombre de cas de méningiomes opérés ou traité par radiothérapie attribuables à l’exposition prolongée à l‘acétate de cyprotérone à forte dose."