"Un gouvernement, ce n’est pas une arène" : RTL vous dévoile comment Bayrou a recadré ses ministres

Recadrage en règle au sein de l'exécutif. Ce mardi 18 mars, "la polyphonie" gouvernementale a failli virer à la cacophonie. Alors qu’il était interrogé sur l’interdiction du port du voile dans les compétitions sportives, Gérald Darmanin n’a pas hésité à "regretter" la position de la ministre des Sports, qui a exprimé à plusieurs reprises ses réserves sur une telle mesure.

La question portait sur une proposition de loi du député LR Michel Savin, adoptée par le Sénat en février, qui propose d'interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l'ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur.

Cette prise de position a fait bondir le Premier ministre, François Bayrou. Si le chef du gouvernement n’a jamais dissuadé ses ministres de faire valoir leurs positions dans le débat public, les voir s’opposer par médias interposés n’est pas de son goût. "Il était vraiment furieux", se remémore un participant au petit déjeuner des cadres du socle commun ce 18 mars à Matignon. 

À tel point que le sujet a été spontanément abordé par le Premier ministre dès le début des agapes. "Chacun peut avoir un avis personnel, mais il ne tolère pas les attaques personnelles", résume un autre.

François Bayrou "ne tolère pas les attaques personnelles"

Et la colère béarnaise ne s’est pas arrêtée là. D’autant qu’entre temps, dans Le Parisien Gérald Darmanin a mis sur la table une possible démission. "On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là", a estimé le ministre de la Justice.  

Le ministre de la Justice peut ici compter sur le soutien de son collègue à l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui est en faveur de ce texte et propose également d'interdire le port du voile aux accompagnants scolaires.

Dans la foulée du petit-déjeuner, le chef du gouvernement a donc convoqué les ministres mis en causes à Matignon. "Ce n’était pas vraiment une invitation de courtoisie", sourit un soutien de François Bayrou. 

"La solidarité ça ne se divise pas"

À la mi-journée, Gérald Darmanin s’est donc retrouvé, avec Bruno Retailleau, confronté à la ministre des Sports, Marie Barsacq, mais aussi à Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale et à Aurore Bergé en charge de la lutte contre les discriminations. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau était également présent. 

"Cette attitude-là n’a pas sa place dans le gouvernement. La solidarité, ça ne se divise pas", recadre en substance le Premier ministre devant ses troupes. "Un gouvernement, ce n’est pas une arène", confirme François Bayrou après de RTL. 

Après ce "recadrage", le Premier ministre s’est dit favorable à la proposition de loi de la droite sénatoriale pour interdire le voile dans les compétitions sportives, position défendue par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau... Contre l’avis de sa ministre des Sports Marie Barsacq.

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