UMP : NKM récuse la défense de Bygmalion
Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé qu'il était impossible que les factures émises par Bygmalion correspondent à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
L'ancienne porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, a rejeté la ligne de défense de Bygmalion, selon laquelle les factures émises en 2012 par la société de communication auprès de l'UMP correspondaient en fait à des dépenses de campagne effectuées pour le compte du président-candidat Nicolas Sarkozy.
Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy "ont été tellement examinés qu'on n'imagine pas qu'il puisse y avoir un dépassement pareil", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet ce mercredi 28 mai sur France Info. "On voit en revanche l'intérêt que peuvent avoir certains. Il y a des personnes mises en cause chez Bygmalion, ils cherchent d'autres responsables en quelque sorte".
Où est donc passé l'argent de ces surfacturations ? "Ce sont les personnes, les responsables de Bygmalion et tous ceux qui sont autour d'eux qui peuvent le dire", a-t-elle répondu. "On apprend des choses intéressantes. J'ai vu dans Le Point qu'on apprenait que M. (Charles) Beigbeder, qui était un des dissidents à Paris qui nous a fait beaucoup de mal, était un des actionnaires des sociétés de cette nébuleuse et possible bénéficiaire de cette affaire. Ces gens-là, de notoriété publique, n'étaient pas mes amis, m'ont combattue et depuis longtemps", a-t-elle déclaré.
Charles Beigbeder se défend de toute malversation
Selon Le Point, la société Léni, dont Charles Beigbeder est un actionnaire via son fonds d'investissement Audacia, a reçu en 2012 de la filiale de Bygmalion, Event&Cie, "près de quatre millions d'euros, pour assurer le son et la vidéoprojection lors des meetings du candidat Sarkozy". Toujours selon l'hebdomadaire, Charles Beigbeder aurait de son côté "fait signer par son trésorier de campagne un chèque de 35.800 euros" à destination de Bygmalion en 2012.
Interrogé par l'AFP, Charles Beigbeder a répondu que la députée de l'Essonne "aurait mieux fait de se taire". "Il est dommage que Nathalie Kosciusko-Morizet ait proféré ces âneries. Ça va lui retomber dessus (...) J'envisage de l'attaquer", a-t-il menacé.
Charles Beigbeder a reconnu que le fonds d'investissement Audacia, qu'il préside, détenait 20% de la PME Léni, après y avoir investi un million d'euros en 2010. "Nous investissons dans des PME familiales, innovantes, en croissance : c'était le cas de Léni", a-t-il ajouté. Et d'expliquer : "Léni est une entreprise qui marche bien, qui a travaillé pour la campagne d'(Anne) Hidalgo (la nouvelle maire PS de Paris), qui est un sous-traitant de nombreuses entreprises". Quant au chèque signé en 2012, il correspondait à un travail effectué par Bygmalion pour le compte de Charles Beigbeder, candidat aux législatives à Paris.
