UMP : entre congrès, primaire et retour de Nicolas Sarkozy, les problèmes s'accumulent
DÉCRYPTAGE - L'opposition devra désigner son nouveau leader en octobre, quelques mois avant de choisir son candidat à la présidentielle. Aux question de timing s'ajoutent les interrogations liées au retour de Nicolas Sarkozy.

Les troubles de l'UMP ne sont pas terminés. Ébranlée par l'affaire Bygmalion, l'opposition s'est engagée sur la voie d'un retour à la sérénité en nommant un triumvirat composé de François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé pour la diriger. Sa mission : organiser un congrès qui permettra de choisir le nouveau président du parti, en octobre prochain.
Mais contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les candidats ne sont pas légion. Alain Juppé a d'ores et déjà prévenu : il ne tentera pas l'aventure. François Fillon, adversaire malheureux de Jean-François Copé en 2012, n'a, de son côté, pas encore dévoilé ses intentions. Peut-être les malheurs du député-maire de Meaux calment-ils les ardeurs des potentiels prétendants, même les plus ambitieux.
Un congrès/primaire ou deux élections ?
Les doutes concernant la forme que revêtira le congrès encouragent également les responsables du parti à ne pas trop s'avancer. Selon Alain Juppé, le prochain président de l'UMP ne devra pas être candidat aux primaires qui serviront à désigner le candidat de la droite à la prochaine présidentielle.
Dans le même temps, Christian Estrosi appelle à l'organisation d'un congrès/primaire dont le but serait de choisir un chef chargé de mener l'UMP dans la course pour l'Elysée en 2017. Une option qui permettrait d'éviter de convoquer par deux fois les militants devant les urnes et qui limiterait les effets dévastateurs d'une longue campagne interne.
Surtout, la solution plaidée par le maire de Nice renoue avec la tradition de la droite française, encline à envoyer son leader à l'élection suprême. Mais dans un cas comme dans l'autre se pose la question des candidatures et, en filigrane, celle de la place de Nicolas Sarkozy.
Du risque d'avoir un candidat dès 2014
Organiser une primaire détachée du congrès a l'avantage de donner le temps à l'ancien chef de l'Etat et les autres de prendre une décision définitive quant à leur participation à la présidentielle. Ainsi Alain Juppé - le seul à faire jeu égal avec Nicolas Sarkozy -, François Fillon ou Xavier Bertrand gagneraient-ils un an pour refaire leur retard sur l'ex-président et mener campagne.
En avançant le choix du président/candidat, l'UMP obligerait en revanche ses prétendants à se déclarer rapidement, donnant un avantage certain à Nicolas Sarkozy. Elle prendrait également le risque d'ajouter du désordre au chaos ambiant en prenant des décisions dans la précipitation.
Aussi, le président/candidat pâtirait de la très longue distance qu'il aurait à parcourir entre son élection à la fin de l'année 2014 et le scrutin de mi-2017. Il aurait d'ici-là à affronter des élections départementales et régionales tout en gérant une campagne qui risquerait fort de s'essouffler.
- Copé : l'UMP a "très vraisemblablement réglé des factures qu'elle n'aurait pas dû honorer"
- Alba Ventura : "L'UMP saison 2, ça promet"
- VIDÉO - Roselyne Bachelot, au bord des larmes : "Copé nous a menés au désastre"
- Jean-François Copé : les ambitions contrariées de l'homme qui rêvait de l'Elysée
- Affaire Bygmalion : comprendre l'imbroglio autour des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy
- VIDÉO - Affaire Bygmalion : "Nicolas Sarkozy est très mécontent", affirme Brice Hortefeux