François Hollande va inaugurer samedi 22 février le 51e salon de l'agriculture,
dans un climat de crispation du monde agricole avec pêle-mêle le
mal-être des éleveurs, la guerre des prix avec la grande distribution ou
des normes jugées trop lourdes. Et avec une cote de popularité au plus bas, le président devra aussi affronter lors de ce rendez-vous
populaire le grand public qui pourrait manifester son exaspération, des
mouvements de droite ou d'extrême droite n'étant d'ailleurs pas exclus.
Le président de la République est attendu à l'heure de la traite , dès 07h00 Porte de Versailles. Entouré de trois de ses ministres, Stéphane Le Foll (Agriculture), Guillaume Garot (Agroalimentaire) et Benoît Hamon (Consommation), il va se frotter au "ras-le-bol" des agriculteurs. Ces 15 dernières années, le monde agricole a empilé "beaucoup trop de contraintes qui pèsent sur les entreprises" et "le ras-le-bol s'exprime partout", a déclaré vendredi Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole du pays.
L'an dernier, François Hollande avait arpenté les allées du salon pendant une dizaine d'heures, chaleureusement accueilli par une profession qui lui est pourtant peu favorable à la gauche dans les urnes. Cette année, les échanges s'annoncent plus musclés. Car entre-temps, il y a eu la redistribution des aides la politique agricole commune (PAC) en faveur des éleveurs en difficulté, ce qui a fortement irrité les céréaliers.
Il y a eu la révolte agricole et bretonne contre l'écotaxe et le gouvernement n'a
toujours pas garanti une exonération des filières agricoles.
Et
c'est sans compter les serpents de mer que sont les normes
environnementales et la guerre des prix entre les enseignes de la grande
distribution qui étrangle les agriculteurs. Cette année, le prix
du lait revient d'ailleurs sur le devant de la scène alors que les cours
de ce nouvel or blanc ont flambé de presque 10% l'an dernier et que les
éleveurs français n'en voient toujours pas la couleur. Jeudi, le PDG de Danone, Franck Riboud, demandait d'ailleurs à ce sujet une solution politique.
Il y a quelques jours, Stéphane Le Foll lui-même reconnaissait que "le salon est toujours un moment politiquement délicat". "Le Salon de l'agriculture, c'est toujours une unité de temps, de lieu, où se retrouvent les agriculteurs, les citoyens et le politique. Et il y a toujours ce moment où il peut y avoir des incompréhensions", disait-il dans un entretien avec l'AFP.
Pour apaiser les tensions, le gouvernement a tenté d'apporter des réponses dés vendredi aux États généraux de l'agriculture qu'avaient organisé la FNSEA. Le mot d'ordre était "simplification". Dans les colonnes de la France Agricole, hebdomadaire prisé des agriculteurs, François Hollande a notamment promis de faciliter la création ou l'extension des élevages, comme c'est déjà le cas depuis le 1er janvier pour les porcheries.
Xavier Beulin a salué l'engagement mais "il nous manque" des réponses, sur la question du coût du travail notamment. Autant
de sujets sur lesquels va être interpellé le président samedi par les
agriculteurs de la FNSEA mais aussi les autres et le public. Vendredi,
le syndicat minoritaire, la Coordination rurale, dénonçait d'ailleurs
"le caractère scandaleux du mélange de genres toujours trop fréquent
entre syndicalisme majoritaire et pouvoirs publics". Et il se
demandait même si les États généraux de la FNSEA n'étaient pas une façon
de "préparer en douceur la visite du Président au salon ?".
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