Rumeur Hollande-Gayet : les Français tolérants avec les affaires de coeur de leurs présidents

Les relations extraconjugales, vraies ou présumées, des présidents français font presque autant partie de la vie politique que les questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Et elles ont toujours bénéficié d'une grande tolérance de la part des Français, estimant pour la plupart que cela relève de leur vie privée, tant que cela n'empiète pas sur leur action à la tête de l’État.

La vie privée des présidents est taboue

En 1998, au moment où Bill Clinton était menacé de devoir démissionner à cause de sa relation avec Monica Lewinsky, un sondage du magazine ELLE révélait ainsi que 57% des Français seraient "choqués" s'il était poussé à cet extrême. Ils étaient même 76% à estimer, qu'a contrario , les Français n'avaient pas à connaître la vie privée de leur président,

A la question de savoir s'ils trouveraient normal qu'un membre du gouvernement français démissionne s'il révélait avoir une relation extraconjugale, ils étaient 86% à répondre par la négative.

Les Français champions du monde de l'infidélité

Plus récemment, en 2012, le site de rencontre Gleeden.com a sacré la France championne du monde de l'infidélité, alors que 53% des Français avaient estimé dans une enquête qu'il est  "possible de tromper son partenaire, en l’aimant toujours autant". "Cette image positive de l’infidélité est également présente au sein même de son gouvernement", avait alors constaté Matthew Waren du bureau français de l'entreprise, citant Jacques Chirac ou François Mitterrand.

Des affaires longtemps cachées

Ce dernier avait ainsi réussi à cacher pendant 20 ans l'existence de sa fille illégitime , révélée en 1994 par l'hebdomadaire Paris Match. Ce qui fait alors scandale, plus que le mensonge ou l'infidélité, c'est que la famille officieuse du président ait été hébergée pendant des années aux frais du contribuable et que plusieurs personnalités aient été placés sur écoute par l’Élysée pour protéger un secret de famille.

Considéré comme un grand séducteur, a cumulé les conquêtes de l'aveu même de son épouse, Bernadette, dans un livre d'entretien avec un journaliste en 2001. "Il avait un succès formidable. Bel homme, et puis enjôleur, très gai. Alors les filles, ça galopait (...). Mon père m'avait dit: 'Vous êtes son point fixe'. La suite lui a donné raison. Mon mari est toujours revenu au point fixe", a raconté la première dame. Ces révélations n'ont pas empêché la réélection du mari volage en 2002.

A l'heure d'internet, les affaires sont publiques

A l'heure d'internet, leurs successeurs ne bénéficient pas de la même discrétion, mais de la même indifférence des Français, du moins dans l'isoloir. La séparation-réconciliation-divorce du couple s'est ainsi étalée quasiment en direct à la une des journaux. En mai 2007, c'est pourtant une famille recomposée qui a fait son entrée à l’Élysée. Et le remariage moins d'un an plus tard avec Carla Bruni finira par apaiser les choses.

A peu près à la même époque, au soir du 2e tour des législatives en 2007, les Français ont appris la séparation d'un des couples phares de la vie politique, Ségolène Royal et François Hollande, jamais mariés, mais parents de quatre enfants. Ils sauront par la suite que la raison de la séparation est la journaliste Valérie Trierweiler, qui a conquis le cœur de François Hollande, élu cinq ans plus tard à la présidence de la République.

Les Français en rient plutôt qu'être choqués

Les frasques des présidents français donnent même lieu à des publicités. Fin 2012, un site internet spécialisé dans les rencontres extraconjugales a utilisé les portraits de François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Sur l'affiche publicitaire, le visage des anciens présidents couvert de marques de rouge à lèvres et cette question : "Quel est leur point commun ?" La bonne réponse étant qu'ils ont tous eu des relations extraconjugales ! Les Français en rient plutôt qu'être choqués.

Une ligne rouge franchie ?

Une ligne rouge avait cependant été franchie par dans l'affaire . Les accusations de viols sur la femme de chambre new-yorkaise avaient outré l'opinion publique et la classe politique, ébranlant même le sacro-saint principe de séparation hermétique entre ce qui relève de la vie privée et de la vie publique.

Cette affaire avait contraint le directeur du FMI à renoncer à l'élection présidentielle en 2012. Au grand bonheur d'un certain François Hollande, qui, actuellement au plus bas dans les sondages, espère probablement bénéficier de la même bienveillance de ses concitoyens que ses prédécesseurs...

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